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[Interview] Vestiaires magazine, le terrain avant tout

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[Interview] Vestiaires magazine, le terrain avant tout

Le Sport Business samedi 01 février 2014
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Loin des grands titres de la presse sportive, Vestiaires est un ovni. Lancé en 2009, le magazine s’adresse aux entraîneurs et éducateurs de football, un public très ciblé. Nous avons interrogé Julien Gourbeyre, le fondateur et directeur de la rédaction. 

LeSportBusiness.com: Vestiaires magazine existe depuis 2009. Vous vous adressez en priorité aux entraîneurs et éducateurs de football, comment est né ce projet ?

Julien Gourbeyre: A la base, j’étais journaliste sportif et en parallèle éducateur de football. Ce sont ces deux passions qui m’ont donné l’idée de créer un magazine pour les entraîneurs. Avant le lancement, j’avais effectué une longue étude de marché. Elle avait fait ressortir le fait que, et ça me surprend toujours, les entraîneurs de foot n’étaient pas de grands consommateurs de presse football traditionnelle.

Ils étaient en recherche d’un support qui parle de leur football à eux, des contraintes qu’ils vivent tous les jours en club. Personne ne le proposait.

Quel est le rythme de parution du magazine ?

Vestiaires est un bimestriel, qui sort une fois tous les deux mois.

Depuis 2009, combien d’abonnés vous enregistrez ?

Le magazine ne fonctionne que sur abonnement. Aujourd’hui, on enregistre un peu moins de 12 000 abonnés, dont plus de 80% en France et le reste dans les pays francophones (Belgique, Suisse, Luxembourg, Québec…).

Et votre équipe rédactionnelle ? J’ai vu que certains entraîneurs pro écrivaient de temps en temps.

Nous sommes une équipe de 3 rédacteurs principaux. Je ne travaille avec aucun journaliste, les personnes avec moi sont des sportifs journalistes et non des journalistes sportifs. Ils sont avant tout entraîneurs de football et ont des compétences pour écrire.

Les intervenant dont vous parlez, c’est notre valeur ajoutée sur le plan éditorial par rapport aux autres journaux. Ils sont experts dans leur domaine. C’est eux qui signent. Il est courant dans Vestiaires d’avoir un Elie Baup ou un Christian Gourcuff qui va conseiller directement l’entraîneur amateur via un article.

C’est quelque chose qu’ils font bénévolement ?

Oui, ils sont heureux de pouvoir partager leur passion. Ils me disent souvent que « c’est rare d’avoir un magazine qui ne parle que de football ». C’est un paradoxe mais c’est la vérité. Ils sont aussi content de partager leurs expériences. C’est ce côté de transmettre aux éducateurs qu’ils ont eux été. Ils jouent le jeu et bien sûr, parfois, on les aide à écrire.

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Comment vous êtes rentrés en contact avec ces professionnels ?

J’étais journaliste sportif pendant 10 ans, j’avais donc un réseau. Quand j’ai débuté, je suis allé voir les quelques entraîneurs que je connaissais bien. Ils m’ont ouvert leur réseau et après quelques numéros les entraîneurs ont accroché. Aujourd’hui, lorsqu’on appel un coach de Ligue 1 pour qu’ils écrivent dans Vestiaires, ça se fait naturellement. On ne passe même plus par les services de presse.

D’ailleurs, ce qui m’a le plus surpris. Lorsque je créé la revue il y a 5 ans, c’était un magazine uniquement pour les éducateurs. Et après quelques mois, j’ai été surpris de voir que tous les entraîneurs pro en Ligue 1 et Ligue 2 étaient abonnés. C’est la preuve qu’ils étaient en attente d’un magazine qui parle de leur football à eux, de football tout simplement.

Et le dernier abonnée en date justement ?

Chez les pro, c’est Alain Casanova, l’entraîneur de Toulouse. Il nous a contacté en nous disant qu’il venait de découvrir la revue et qu’il voulait s’abonner. Il voulait acheter tous les numéros parus depuis 5 ans. Du coup, c’était très simple de rentrer en contact avec lui et 2 mois plus tard, on a passé une semaine à Toulouse à ses côtés pour un reportage.

Comment est perçu votre titre par la presse spécialisée ?

Je n’ai pas de relation avec eux. Nous un peu « snobés ». Le magazine n’est pas en kiosque, on s’adresse à un lectorat très ciblé qui n’intéresse par la presse traditionnelle. Ces journaux font du haut niveau leur matière première alors que nous, c’est la réalité du terrain dans les clubs. On ne parle pas de spectacle et de starisation.

Par contre, ce qui est sûr, c’est que tous les journaux connus en France se sont abonnés au magazine.

Vous générez aussi des revenus grâce à la publicité ?

Oui mais pas autant que les titres grands public. Notre cible est tellement restreinte qu’on intéresse moins les annonceurs. Nous essayons aussi de mettre en place des actions avec les partenaires annuels. On va essayer de vraiment mettre le produit dans les mains des utilisateurs. Nous voulons leur ouvrir notre communauté et on peut mettre en place des actions de terrain pour leur apporter plus qu’une simple publicité dans la revue.

Pour vous abonner et découvrir les numéros de Vestiaires, c’est par ici.

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