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Le nouveau départ de Raphaël Poulain

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Le nouveau départ de Raphaël Poulain

Le Sport Business lundi 02 décembre 2013
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Ancien grand espoir du rugby tricolore, Raphaël Poulain a connu les belles heures du Stade Français. La foule, les joies, les victoires mais aussi les souffrances physiques et morales. En 2011, il a raconté son histoire dans un livre, Quand j’étais superman, vendu à 10 000 exemplaires. 

Tout a commencé par un message sur Twitter. Raphaël m’a répondu et après quelques échanges de mails, il a gentiment accepté de me rencontrer.  « Raph » est toujours massif physiquement bien qu’il n’ai jamais rejoué au rugby depuis 2008 et sa dernière saison au Racing Métro. « Je continue à m’entretenir, je suis obligé. J’ai une plaque, des vis, si je n’entretiens pas ça part en sucette. Je fais juste quelques pompes et des abdos », précise t-il.  Il a le sourire facile. Sympa et à l’écoute, un gars du rugby quoi.

Pourtant, le rugby qu’il aime tant l’a détruit il y a quelques années. Arrivé au Stade Français à l’âge de 18 ans en provenance de sa Picardie natale, le « Lomu blanc » comme on le surnommait à l’époque, a savouré les lumières de la capitale. « J’étais une étoile filante, j’ai profité de tout. C’était hyper violent », explique Raphaël. Les entraînements intensifs, les blessures et les excès auront mis son corps à rudes épreuves. C’est grâce à l’écriture, la philosophie et la comédie que Raphaël a entamé sa renaissance. Son livre, Quand j’étais superman, a été bien reçu par le monde du rugby. « Ça a été un bon exutoire. Les conférences que je donne font qu’il y a toujours une petite actualité autour du bouquin. Beaucoup de jeunes apprécient le livre car je montre une facette humaine du rugby. Ce qui m’embête c’est que les médias m’ont fait passé pour un cocaïnomane, un dépressif.  J’ai vécu l’enfer, ça a été dur mais c’est ce que vit tout le monde », tient à préciser Raphaël.

L’ancien pro n’a pas coupé les liens avec ses partenaires de l’époque. Certains sont même encore en activité comme son ami de toujours, Pierre Rabadan, qu’il qualifie comme « l’un des derniers de la génération dorée à encore jouer ». Les deux hommes partageaient le même appartement en début de carrière.

Responsabiliser les acteurs du sport

Depuis ce livre, l’ancien ailier du Stade Français a animé plusieurs conférences auprès des jeunes. Dans l’univers du rugby mais pas seulement. Il s’est rendu notamment à Clairefontaine pour rencontrer les jeunes sélections de l’équipe de France de football. Il avait même proposé une conférence avant le match de qualification pour le mondial entre la France et l’Ukraine mais ça ne s’est finalement pas fait. «Que ce soit les joueurs, les supporters, les entraîneurs, les médias, il faut que chacun se responsabilise ! On est en train de pourrir des générations entières. Sur 40 gamins qu’on va former, il y en a seulement 2 qui vont percer. Avant de former des joueurs physiquement, faut aussi s’intéresser au mental et à ce qu’il y a dans leur tête. »

Le monde de l’entreprise est aussi réceptif au parcours du rugbyman. Raphaël a ainsi les casquettes de conférencier et de coach-mental. Son vécu peut être adapté à tous les milieux.

En partenariat avec la Ligue National de Rugby, il se déplace avec d’autres joueurs dans des régions qui ne vivent pas forcement pour l’ovalie. « Je suis parrain de la Ligue avec une douzaine d’ambassadeurs. On cherche à promouvoir les valeurs du rugby. Je réaliserai surement de nouveaux déplacements dans ce cadre là durant le tournoi des VI nations, en 2014. »

Une oeuvre d’art humaine pour clore son histoire

C’est son ami Sylvain Marconnet, ancien joueur professionnel et Responsable du développement de la plateforme Sponsorise.me, qui lui a proposé un coup de main. « On veut réaliser un documentaire sous forme de road-trip. On va voyager pendant 2 mois avec un Combi Volkswagen aux couleurs de Superman. La stratégie est en train de se mettre en place. On fera appel aux fans de rugby et aux internautes. Je veux aller voir des jeunes qui ont percé, d’autres qui n’ont pas percé. On va aller à la rencontre de mecs de 30 ans et de mecs qui ont arrêté il y a longtemps. Je veux savoir comment ils vivent les événements et récréer du lien », argumente Raphaël.

A l’image d’autres sportifs et d’autres disciplines, les réseaux sociaux sont devenus des outils incontournables pour communiquer. « Ça va le devenir de plus en plus avec le projet Sponsorise.me. Pour le moment, je m’en sers pour vanner des potes », nous répond t-il en souriant. « On veut vraiment apporter le petit supplément d’âme qui manque au rugby. On a tourné un clip, on a des vidéos et un vrai discours. Chaque réseau social va être utilisé. »

Sa famille l’a toujours soutenu dans ses combats. « Mes parents ont beaucoup aimé le bouquin. Ça a été dur pour eux lorsque j’ai arrêté ma carrière. Ils en ont beaucoup voulu aux dirigeants du Stade. Comme mes amis, ils ne se rendaient pas compte de ce que je traversais », raconte t-il.

De l’authenticité avant tout

La chaîne Europsport a repéré le talent d’animateur de Raphaël et lui a même proposé un poste de consultant. Il se retrouve donc au bord de la pelouse pour certain matchs. « Jérôme Papin m’a proposé de remettre un pied dans le rugby. Je le remercie. J’ai du bagout, je fais marrer les mecs et je raconte quand même ce qu’il se passe sur le terrain. Je serai au match de Yonnax le 5 et de Biarritz le 12 Décembre. Je suis moi même à l’écran et les gens ont besoin d’authenticité. Marre d’avoir des spécialistes pour tout ! »

Superman aura pris le temps de se connaitre. Sincère et touchant à la fois, Raphaël Poulain ne veut pas endosser le rôle de victime. Il a profité de la vie. Il oeuvre aujourd’hui pour un rugby et un monde responsable. « J’ai arrêté de faire du bruit. Par contre quand je vais y revenir, avec la confiance, là ça va piquer », conclu l’ancien champion.

Des hauts et des bas. La vie, la vraie. Tout simplement.

 

Poue aider Raphaël dans son projet avec Sponsorise.me, c’est ici. Si vous voulez retrouver Quand j’étais Superman en format de poche, c’est par là que ça se passe.