Charlotte Nizieux (Zoom France) : « Des clubs, des fédérations et des organisateurs nous contactent »
Dix ans après son lancement, Zoom arrive dans l’univers du sport. La solution de visioconférence veut aller plus loin que les salles de réunion et le domicile de ses millions d’utilisateurs quotidien. Après des essais concluants sur plusieurs courses en 2020, Zoom est le nouveau partenaire officiel de la F1. Charlotte Nizieux, la porte parole France de l’entreprise, nous en dit plus sur cette nouvelle stratégie.
Le Sport Business : Avec la Fédération internationale de l’automobile (FIA), vous proposez une nouvelle offre d’hospitalité sur les 21 courses de F1 cette année. Concrètement, que proposez-vous aux entreprises et à leurs invités ?
Charlotte Nizieux : Nous voulons proposer aux consommateurs de sport une nouvelle expérience. Pendant la pandémie, c’est à 100% distanciel mais cela permet d’avoir des packages exclusifs et d’être invité sur des Virtual Paddock, comme si vous étiez invité dans un paddock classique lors d’une course. Les invités pourront aussi rejoindre des Zooms Rooms.
Après la crise, l’idée est de monter un modèle hybride car même en étant physiquement sur le paddock, avec nos solutions, vous pourriez avoir accès à des contenus exclusifs, dans les coulisses, avec des pilotes. C’est pour cela que nous avons signé pour plusieurs saisons.
Cette tendance pour l’intérêt d’accéder à du contenu sportif virtuel, elle existait avant la pandémie. J’ai lu récemment une étude de Nielsen sport qui allait dans ce sens. L’intérêt est d’avoir accès à du contenu qu’on ne pourrait pas voir en étant sur place. On peut imaginer ce type de dispositif sur d’autres sports.
Vous installez en fait des caméras à des endroits stratégiques ?
L’organisation Formula 1 va construire, avec notre soutien, ses offres d’hospitalité mais techniquement, on peut absolument tout imaginer. Le contenu exclusif qui est proposé peut être capté par des tablettes, des smartphones ou des caméras installés auprès des pilotes, dans les ateliers par exemple.
Pour ce qui est des interviews que les coureurs réalisent avec les médias les jours précédents la course, Zoom devient aussi l’outil officiel ?
Pour les coureurs, je ne peux pas vous répondre. Mais pour la FIA, oui, Zoom est la plateforme de référence. Le partenariat ne porte pas que sur les hospitalités virtuelles, Zoom accompagne aussi la FIA sur toute sa communication interne et externe.
Les premiers concernés sont les pilotes et les équipes. Comment vivent-ils cette nouvelle intrusion virtuelle ?
Il ne s’agit pas du tout de téléréalité. Tout ce qui est proposé par Formula 1 est fait dans le cadre de contrat et d’accord qu’ils ont avec les pilotes. Tout se passe bien.
Pour quelles raisons Zoom s’est tourné vers le sport automobile pour démarrer son cycle de marketing sportif ?
Les partenariats sportifs sont des enjeux de notoriété pour les marques. Il faut être certain de s’associer à un nom qui véhicule les mêmes valeurs. La Formule 1 symbolise le top niveau de la technologie et de la motorisation automobile. Cela nous paraissait cohérent d’associer ce nom à Zoom qui est le top des technologies de visioconférence, l’outil le plus sécurisée et le plus performant. En termes d’image, de perception et des valeurs qu’on associe, c’était évident.
Après la F1, vous pourriez décliner cette solution pour d’autres disciplines ?
Régulièrement, il y a des clubs, des fédérations et des organisateurs d’événements sportifs qui nous contactent car ils réfléchissent à mettre en place ce type de partenariat et d’offres. Pour eux, l’intérêt c’est d’étendre leurs packages d’hospitalité. Nous travaillons avec eux pour monter ces nouvelles offres. Vous pouvez imaginer une rencontre de rugby avec un commentateur exclusif, un ancien joueur, qui commenterait le match pour les invités virtuels. Après le match, les invités de cette loge virtuelle auraient accès en exclusivité à l’interview d’un joueur. Tout reste à inventer.
Vous pensez que même après la crise, la pertinence du virtuel sera toujours aussi forte ?
Nous en sommes convaincus. De la même manière que pour le monde du travail, on va aller de plus en plus vers une hybridation. La volonté de Zoom n’est pas de remplacer le présentiel. Notre mission, c’est d’assurer la continuité du business des entreprises et de rationnaliser les échanges physiques.
Pour ce qui concerne le sport plus particulièrement, l’intérêt de construire des paddocks ou des loges virtuels permet d’avoir accès à du contenu que vous ne verriez pas sur place car il ne serait pas dans votre champ de vision ou parce que vous n’auriez pas les accès. Il y a des concerts qui sont aujourd’hui organisés via Zoom. Nous pouvons héberger ce type d’événement en webinar jusqu’à 50 000 personnes.
Les fans veulent de l’exclusivité et nous travaillons pour leur proposer le meilleur.