Florent Garrigoux (ASO) : « L’Étape du Tour, le défi d’une vie »
L’Étape du Tour rassemblera plus de 15 000 coureurs ce samedi 6 juillet. Défi sportif mais aussi logistique et sécuritaire, Florent Garrigoux, le directeur commercial et partenariats adjoint d’ASO, fait le point avant le départ de la 32ème édition.
Florent Garrigoux gère les revenus B2B des événements organisés par ASO (cyclisme, sports mécaniques, épreuves de masses, golf et voile). Cela comprend les partenariats, les licences, les salons, le merchandising et les hospitalités.
Le Sport Business : Quel univers capte le plus gros chiffre d’affaires lorsqu’on parle de partenariats chez Amaury Sport Organisation ?
Florent Garrigoux : Le cyclisme est loin devant avec le Tour de France qui représente le gros morceau. Il y a ensuite le Dakar puis les épreuves grand public avec le marathon, le semi et le 10 kilomètres qui sont les grosses épreuves d’ASO.
Cette fameuse “Étape du Tour” se prépare finalement comme une étape classique du Tour de France ? C’est un travail de longue haleine…
Les contraintes logistiques sont encore plus importantes car c’est une épreuve sur laquelle il y a un peu plus de 15 000 participants. Nous bloquons des routes sur une journée complète et nous devons assurer la sécurité pour prévoir tous les cas de figure. C’est exactement l’épreuve (Nice-Col de la Couillole) que feront les coureurs professionnels quelques jours plus tard : 138 kilomètres et 4 600 mètres de dénivelé sur laquelle les amateurs se challengent. C’est l’aboutissement d’une grosse préparation pour les cyclistes.
Cet événement est bien connu des passionnés de cyclisme. Est ce qu’il y a eu un élément déclencheur ces dernières années ?
L’engouement autour du cyclisme et du sport en extérieur s’est développé après le Covid. On voit que 49% des participants viennent pour la première fois, nous n’avons donc pas que des cyclismes chevronnés, c’est le défi d’une vie pour certains. Le marqueur principal n’est pas le nombre d’inscrit car il est plafonné pour des raisons de sécurité et de flux sur la route. Le plus impressionnant est le temps d’inscription car on observe que tous les dossards sont vendus en quelques heures et ce délai de « sold out » se raccourci de plus en plus.
Pour les étrangers aussi, qui représentent 30% des inscrits, c’est le moyen de se confronter aux routes mythiques des Alpes. Même si l’épreuve n’est pas accessible à tous en terme de niveau, nous n’avons pas que des gros pratiquants, certains font l’étape en 12 heures.
Côté business, est ce qu’il existe une frontière entre les partenaires de l’Étape et ceux du Tour ? Ou bien certains sont présents sur les deux épreuves ?
Nous avons 16 partenaires économiques de différents niveaux, dont 3 nouveaux cette année (Kärcher, Maurten et Zwift). Des gros partenaires du Tour de France sont aussi partenaires de l’Étape du Tour car c’est le prolongement de leur engagement autour de la marque Tour de France et d’engager leur public. Je pense à des gens comme Skoda ou Leclerc qui ont, dans leur contrat de partenariat, un certain nombre de dossards. Il y a aussi des marques plus captives de l’univers du cyclisme qui ne sont pas forcément sur le Tour et qui veulent toucher les pratiquants de vélo.
Je prends l’exemple de Karcher qui n’est pas une marque de vélo mais qui veut mettre en avant un nouveau système de nettoyage auprès d’une cible de gens qui font attention à leur vélo. Maurten, qui est une marque de nutrition, souhaite mettre ses produits dans les mains des cyclistes. Ces marques viennent chercher la dimension expérientielle, plus que l’exposition télé du Tour de France.
Vous organisez également un grand salon en marge de l’épreuve…
Les participants passent retirer leur dossard sur le salon mais cela va bien au delà puisque 65 000 personnes vont venir sur l’espace. Nous aurons 75 exposants, équipementiers du vélo et pour beaucoup entreprises captives du vélo qui viennent promouvoir leurs produits auprès des pratiquants.
Quel est le ticket d’entrée pour être partenaire de l’Étape du Tour ?
Cela va de 30 000 à 75 000 euros. Ce sont des tickets qui n’ont pas grand chose à voir avec le Tour de France car l’épreuve ne garantit pas d’exposition télévisuelle mais cela donne le droit de toucher la cible vélo sur site et à travers les outils digitaux et communautaires, notamment la plateforme d’inscription sur laquelle les participants passent à plusieurs reprises, les newsletters, les réseaux sociaux…
Vous préparez déjà l’édition 2025…
Oui, dès que le parcours du Tour de France est finalisé, nous repérons l’étape de montagne la plus mythique. C’est un travail main dans la main avec les collectivités et les préfectures.
—
