Handball : de grands bouleversements dans les compétitions européennes ?
Fin octobre, l’European Handball Federation (EHF) dévoilait le projet de refonte de ses six compétitions majeures, la plus importante concernant la Champions League masculine. Pour en savoir un peu plus sur les motivations qui les ont poussés à construire ce projet, j’ai posé quelques questions à Jj Rowland, le responsable médias et communication de l’EHF.
Simon Dalmont est un ancien joueur professionnel. Il a été durant 3 saisons le gardien du JS Cherbourg Manche. Il est aujourd’hui étudiant en Management du sport à Kedge Marseille.
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En 2020, l’EHF Champions League masculine telle que nous la connaissons pourrait ne plus exister, de même que pour les cinq autres compétitions de clubs organisées par l’EHF (trois compétitions masculines et autant pour les femmes). Même si le projet dévoilé n’est pour l’instant « qu’une proposition » et que « les formats finaux doivent encore être finalisés avec les clubs et les partenaires », ce qui tient la corde concernant la reine des compétitions masculine c’est un format à poule unique regroupant 12 équipes, avec la possibilité de passer à 16 dans le futur. Dans le premier cas, huit champions nationaux plus quatre équipes « encore à définir » y prendraient part. Une compétition des plus élitiste donc, qui veut voir s’affronter la crème de la crème du handball européen.
Selon JJ Rowland, « l’objectif de l’EHF est d’offrir une compétition plus compréhensible, proposant un contenu de très haute qualité à chaque match, avec le potentiel de captiver et de passionner des fans au sein d’une des plus grandes communautés sportives d’Europe ». Attractivité, voilà le mot clé dans cette stratégie. L’EHF cherche à rendre la compétition plus intéressante afin de gagner en visibilité et cela passerait par en exclure les équipes d’un niveau insuffisant, qui participeraient alors à l’European Handball League (actuelle EHF Cup), une compétition regroupant 24 équipes réparties en quatre poules.
Ce qui justifie ces modifications, selon l’EHF, c’est « la demande du marché sportif et de ses différentes parties prenantes, qui a constamment fait évoluer la compétition depuis sa création il y a 25 ans. Les exemples les plus récents sont l’introduction du « Velux EHF Final 4 » en 2010 et les modifications apportées lors de la saison 2015/2016 ». Toujours plus de spectacle, de moments forts, voilà ce que cherche le public. Et ces évolutions semblent être la réponse à cette problématique.
Néanmoins, plusieurs voix se sont élevées contre ce projet, reprochant à l’EHF de ne pas prendre en compte le calendrier déjà très chargé des joueurs, qui doivent jongler entre les compétitions de clubs et les compétitions internationales qui ont lieux tous les hivers au moment de la trêve. Avec ce nouveau format, ce sont 10 matchs supplémentaires qui peuvent venir s’ajouter à la saison d’une équipe. Par rapport à cela, l’EHF semble avoir pris ses dispositions en « consultant les tops-clubs et partenaires » sur ce projet ainsi qu’en signant « un mémorandum d’entente, un accord, avec ces mêmes tops-clubs, au travers du Forum Club Handball pour la période 2018-2030 ». Mais JJ Rowland n’oublie pas de rappeler que tout ceci n’est pas encore gravé dans le marbre et que « ce ne sont encore que des propositions ». Pas sûr donc que l’EHF puisse aller à l’encontre de la volonté de certains clubs et joueurs, qui restent les principaux acteurs du sport.
Voici un petit récapitulatif de ce à quoi pourraient ressembler les trois compétitions européennes majeures en 2020 :