Portimão 2027 : le retour calculé du Portugal dans la bataille des circuits de F1
Six ans après son dernier passage éclair dans le championnat, Portimão retrouve le calendrier de Formule 1. Le circuit portugais vient d’annoncer un accord de deux ans
avec Liberty Media pour accueillir le Grand Prix du Portugal en 2027 et 2028, prenant la place de Zandvoort. Une opération qui dépasse largement le cadre sportif
et incarne la guerre d’influence que se livrent les nations pour décrocher une place dans ce championnat devenu une vitrine économique mondiale.
L’annonce officielle a été faite ce mardi par la Formule 1, en partenariat avec le gouvernement portugais. L’Autódromo Internacional do Algarve, situé dans le sud du
pays, n’avait plus accueilli la F1 depuis 2021. Son retour s’inscrit dans une stratégie gouvernementale claire, portée directement par le Premier ministre et son ministre
de l’Économie qui n’ont pas caché leur volonté de faire de cet événement un levier de développement territorial majeur.
Pour comprendre les enjeux de ce retour, il suffit de regarder les chiffres des autres Grand Prix. Le GP de France 2018, par exemple, avait généré 78 millions d’euros de retombées économiques totales, dont 46 millions d’impact direct, avec 550 emplois créés ou conservés dans la région Sud. À Monaco, où Louis Vuitton vient de s’offrir le naming de la course, l’événement représente 90 millions d’euros sur quatre jours. Mais c’est Las Vegas qui impressionne le plus : le Grand Prix de 2024 a attiré 306 000 visiteurs, dont 57% venus de l’extérieur de la ville, pour un impact économique total de 934 millions de dollars.
Ce type de retombées explique pourquoi Portimão a multiplié les efforts pour retrouver sa place. Pour le ministre Castro Almeida, le Grand Prix représente bien plus qu’une course : il s’agit de projeter le Portugal comme une destination fiable et compétitive, tout en stimulant l’économie locale. Cette dynamique illustre la transformation de la Formule 1 en plateforme d’attraction touristique mondiale. Depuis que Liberty Media a pris les rênes du championnat, la stratégie d’expansion s’est appuyée sur des contrats courts avec les circuits européens, tout en développant de nouveaux marchés aux États-Unis, au Moyen- Orient et en Asie. Portimão bénéficie ainsi d’un accord de deux ans, un format qui
permet à la F1 de maintenir une pression constante sur ses hôtes tout en restant flexible pour intégrer de nouveaux entrants, comme Madrid en 2026 ou potentiellement Bangkok dans les années à venir.
Pour Stefano Domenicali, PDG de la Formule 1, cette signature confirme que la demande pour accueillir un Grand Prix n’a jamais été aussi forte. Le calendrier actuel compte 24 courses, et plusieurs circuits européens historiques comme Spa-Francorchamps sont désormais placés sur un système de rotation pour libérer des créneaux. Portimão ne fait pas partie de cette rotation, signe que le Portugal a su négocier un statut privilégié pour ces deux saisons.








