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Coronavirus – Marc Chavet : “Une éruption volcanique pour tous les acteurs du milieu”

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La crise du coronavirus a des répercussions sur l’industrie du sport et ses professionnels. C’est le cas de Marc Chavet, speaker sur les épreuves d’ASO et notamment du Tour de France. Il nous raconte comment son activité est impactée.

Le Sport Business : On peut dire que vous avez participé à la dernière course de ce début d’année. Comment s’est déroulée Paris-Nice de l’intérieur ?

Marc Chavet : La course s’est très bien déroulée. Toute l’organisation s’est comportée de manière professionnelle en respectant scrupuleusement les consignes des autorités sanitaires. Les images d’arrivée étaient spectaculaires, sans spectateur. Le cyclisme est un des rares sports où le public est très proche des acteurs, il y avait un côté surréaliste. Le matin, la présentation des équipes était diffusée en streaming, en direct. Cela ne dénaturait pas le rôle de speaker, il manquait seulement la ferveur populaire mais le travail restait le même.

Je n’ai eu aucune inquiétude, les règles d’hygiène était respectées, il y avait du gel hydroalcoolique partout. Nous avions des consignes de ne pas rentrer en contact avec les coureurs et le staff, tout a été bien respecté. La course a été très belle avec un beau vainqueur, Maximilien Schachmann, qui a pris le taureau par les cornes dès la première étape. Nairo Quintana a aussi montré qu’il est l’homme à battre du début de saison.

Sur quels événement aviez vous pris le micro depuis le début de la saison ? Quel était votre programme jusqu’à cet été ?

Depuis le début d’année, j’ai travaillé en télévision, dans le monde de la voix off et de la traduction simultané, qui sont mes autres spécialités, mais Paris-Nice était ma première épreuve sportive. J’ai aussi eu quelques animations corporate. En cyclisme, j’avais un très beau programme avec Paris-Roubaix, Liège-Bastogne-Liège, la Flèche Wallone, le Dauphiné, le Tour de France et le Tour du Yorkshire. Tout a été suspendu, nous ne savons pas ce qui va se passer. Les épreuves de Coupe du monde de tir à l’arc sont aussi suspendues jusqu’à fin avril. Je suis également speaker sur les épreuves de tir à l’arc aux JO de Tokyo. Cela m’impacte forcément. Les bookings corporate ou de courses de voitures autonomes que je devais animer sont aussi annulés.

Sur une période de 4 ou 5 jours, je recevais énormément de messages de report ou d’annulation. Quand vous êtes dans l’événementiel, c’est la pire chose qui puisse vous arriver. Vu la gravité de la situation, on ne voit pas non plus comment les organisateurs auraient pu faire autrement. Quand on organise une épreuve et qu’il ne peut y avoir personne dans la zone de départ ou d’arrivée, ce n’est pas possible. Pareil quand on organise une conférence pour une grande marque qui doit rassembler 5000 personnes, c’est compliqué si vous ne pouvez pas mettre 10 personnes dans le même espace.

Vous en avez parlé avec d’autres confrères ?

J’en ai eu plusieurs au téléphone ou en visio, sur WhatsApp ou Skype. Que cela soit en Angleterre, en Autriche, Espagne, Australie ou aux Etats-Unis, c’est le vide partout. Nous commençons tous une longue marche à travers le désert, sans aucune certitude sur quand et comment cela va reprendre. J’ai commenté du bras de fer pendant plusieurs années à la télévision et je disais souvent: “Pour gagner au bras de fer, il faut un mental d’acier”. C’est tout à fait ça actuellement et il ne faut pas que la situation empêche de se diversifier.

Avez vous eu des échos du peloton et des sportifs ?

J’ai échangé avec plusieurs coureurs et des archers/archères de l’équipe de France. C’est très compliqué de se préparer lorsqu’on ne sait pas quand la saison va reprendre ou quel sera le prochain objectif réel. Quand on est un compétiteur de haut niveau, on a besoin de se tester en situation réelle. La course n’est pas toujours simulable. Les coureurs vont faire le nécessaire mais cela ne va pas être simple. Quel que soit la discipline en fait. On ne sait pas si les Jeux Olympiques seront reportés, des épreuves de qualification n’ont même pas encore eu lieu. C’est l’inconnu pour tout le monde et nous sommes tous dans le même bateau.

Vous êtes aussi entrepreneur. Quelles sont les répercutions sur votre activité ? Etes vous concerné par les mesures annoncées par le gouvernement ?

C’est une éruption volcanique pour tous les acteurs du milieu, moi y compris. Pour l’instant, j’entends des annulations, des reports. Personnellement je préfère le report. Économiquement, il vaut mieux décaler qu’annuler. Il faut que je regarder de plus près les différents dispositifs. Chacun a sa psychologie et je préfère actuellement essayer d’autres pistes, développer d’autres choses, pas forcément dans le sport.