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Emmanuel de Rohan-Chabot (ZEturf): « Nous finançons la filière hippique comme le PMU »

Le Sport Business jeudi 02 mai 2019
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Le naming et les partenariats ne sont pas nouveaux dans l’univers des courses hippiques. Mais la signature entre l’organisateur France Galop et ZEturf, concurrent du PMU, est une première en France. Emmanuel de Rohan-Chabot, le fondateur de ZEturf et ZEbet, savoure.

Le Sport Business: Que représentent les paris hippiques dans votre activité ?

Emmanuel de Rohan-Chabot: Les paris hippiques représentent 40% de notre activité et c’est même notre activité historique puisque nous avons commencé en 2005. En France, c’était dès 2010 avec une licence, bien avant les paris sportifs en 2014. La courbe de croissance est différente entre ces deux activités. Au global, le marché des courses hippiques est en légère décroissance à cause de l’érosion des paris physiques. ZEturf prend cependant des parts de marché, notre croissance est de 10 à 15% par an.

Les paris sportifs continuent, eux, de se développer fortement ?

Oui, l’activité est en croissance très forte au 1er trimestre 2019, de l’ordre de 40%. ZEbet est au dessus de ce chiffre, avec une croissance de 60%. Les paris sportifs sont notre première activité.

Ce partenariat avec France Galop et le Grand Steeple Chase de Paris est une première dans l’histoire de votre entreprise…

La loi de 2010 oblige les opérateurs de paris hippiques à verser une part non négligeable de leurs revenus à l’institution hippique. Les courses vivent donc grâce aux paris. Les opérateurs de paris privés alternatifs sont tenus de verser 6,7% de leur volume d’enjeux cette année.

Depuis 2010, nous participions au développement de la filière mais les acteurs continuaient à dire qu’ils ne voulaient pas de la présence des opérateurs de paris, à l’exception du PMU. C’est un drôle de truc.

Comment le PMU réagit à votre arrivée ?

Je n’ai pas eu de retour direct mais les gens du PMU n’y voient, je crois, pas d’objection. La direction du PMU a changé, elle est issue du monde concurrentiel, l’entreprise est plus ouverte. Nous gérons 25% du marché sur internet, le PMU ne nous découvre pas et garde son exclusivité sur les paris physiques.

Le naming du Grand Steeple Chase n’est signé que pour l’édition 2019, pour quelles raisons ?

C’est un coup d’essai, on va voir si c’est intéressant pour eux et pour nous. Si c’est le cas, nous reconduirons naturellement ce partenariat. La marque sera présente sur le programme de l’événement puisque la course s’appellera ZEturf Grand Steeple Chase et avec de nombreuses bannières. Mais nous ne vendrons pas de paris sur l’hippodrome puisque cela est géré par le PMU. L’intérêt n’est pas d’inviter les gens à télécharger une appli mais plutôt de casser cette impression qu’il y a des opérateurs légitimes et illégitimes. Nous avons notre place, nous finançons l’institution de la même manière que le PMU et nous voulions marquer le coup.

Pourquoi cette course en particulier ?

J’ai choisi cette course pour des raisons des prestige et parce que j’aime beaucoup l’hippodrome d’Auteuil. L’obstacle est une épreuve impressionnante, c’est vraiment du sport. Cette discipline génère moins de paris mais c’est la course la plus importante de l’année dans cette catégorie. Si tout se passe bien, on peut envisager d’autres partenariats sur d’autres courses tout au long de l’année.

Peut-on avoir une idée du montant de cette action de sponsoring ?

Entre le montant du contrat et les dépenses publicitaires engagées, c’est un sponsoring qui coûte environ 200 000 euros pour l’entreprise. Il faut bien comprendre que le pari hippique est du pari mutuel, on met dans une boite de chaussures l’argent des joueurs et on divise ce qu’il y a dedans entre les gagnants, ce qui suppose une liquidité à laquelle les autres opérateurs ne parviennent pas. Aujourd’hui, il n’y a que deux liquidités sur le marché français, le PMU et ZEturf. Il n’y a pas d’autres gros opérateurs significatifs.