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Frédéric Garcia (Winfield Racing School) : « Détecter et former des talents »

Le Sport Business mardi 05 février 2019
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La Winfield Racing School cherche son nouveau talent. La célèbre école de pilotage fondée en 1964 et installée sur le circuit Paul Ricard organise la deuxième édition du « Volant Winfield » (23-25 février) avec à la clé, la possibilité de vivre une saison en championnat de France F4. En 2018, le jeune Caio Collet a remporté ces deux événements et intègre cette année la Renault Sport Academy.

Entretien avec Frédéric Garcia, le président de Winfield Group.

Le Sport Business : Avant de parler des jeunes pilotes, quelles sont vos impressions suite au Grand Prix de France de l’été dernier ? Cela vous a apporté de nouveaux clients ?

Frédéric Garcia : Ce qui a été le plus intéressant, c’est la mise en avant du circuit Paul Ricard sur la carte du monde. En 2016, on avait reçu des Mexicains mais personne ne connaissait l’histoire du circuit. Au niveau de notre démarche commerciale, oui, c’est intéressant. Mais est ce que cela a un effect commercial sur nos programmes événementiels ? Je ne sais pas, le lien n’est pas direct mais c’est très valorisant, c’est certain.

Votre concours est ouvert à tous les jeunes pilotes âgées entre 14 et 17 ans, même débutants, mais il y a tout de même une participation financière non négligeable. Comment s’articulent les journées de sélection ?

La candidature est ouverte à tout le monde mais comme dans tous les sujets liés au sport mécanique, il y a une dimension de coût. Le « Volant Winfield » est une sélection mais aussi une formation. Pour les 3 jours, nous sommes sur un montant de 11 500 euros. Une journée de test de Formule 4 coûte entre 4 500 et 6000 euros. Avec nos intervenants, pour les deux jours de roulage et la journée de formation, c’est un tarif attractif.

Nous cherchons un talent, c’est l’objectif de l’école, mais il y a aussi un objectif de formation pour ces jeunes. Dans nos intervenants, il y aura par exemple Julien Febreau, de Canal+, sur la partie média et communication. La partie mentale est aussi importante, nous aurons une personne qui intervient habituellement auprès des pilots de chasse et des forces spéciales. Evidemment, de la formation technique aussi pour comprendre le fonctionnement d’une voiture de course, c’est une nouvelle expérience pour les pilotes qui viennent du karting. Comprendre la relation entre le pilote et l’ingénieur car aujourd’hui on peut analyser une voiture de manière extrêmement développée. Il y a aussi de la préparation physique. Après chaque session de roulage, il y aura un debrief vidéo avec des conseils pour les corriger et les faire progresser. L’évaluation finale se déroulera le 3ème jour avec un QCM et des séances de qualification pour atteindre la finale.

Combien de pilotes sont attendus ?

Nous avons reçu plus de 70 dossiers de candidature mais la qualité n’est pas toujours là. Nous en retiendrons entre 10 et 18 uniquement. On veut s’assurer que les pilotes ne soient pas trop expérimentés. Si on sent que des pilotes sont sous stress, on peut leur demander d’arrêter. On pense à la sécurité des pilotes, cela reste des voitures de course.

Quelle est la part de pilotes français que vous accueillez ?

On est à peu près à 50%. L’année dernière, il y avait 9 nationalités différents sur 17. C’est assez logique en fait car la notoriété de l’école est surtout française. Mais nous cherchons le futur talent, peu importe son pays d’origine. Caio Collet est brésilien et il l’a remporté l’édition 2018.

Justement, comment s’est fait son départ vers la Renault Sport Academy ?

Nous n’avons pas d’exclusivité avec les pilotes. Notre promesse est de détecter des talents et de financer une saison sportive au pilote pour qu’ils atteignent les meilleurs résultats. Lorsque vous remportez le championnat de France, il y a un accord pour que le pilote puisse intégrer la Renault Sport Academy. On verra où ira Caio à l’avenir mais sa route est bien tracée. Ce qui a fait notre réussite je pense, c’est aussi notre exigence. Les meilleurs pourront aller au plus haut niveau.

Notre promesse marketing, si je peux dire ainsi, c’est de pouvoir donner à un jeune l’étendue de son talent. J’ai une quinzaine d’années de F1, on connait des gens, nous avons des contacts. Si on repère un talent et qu’il ne gagne pas le championnat, nous irons défendre son dossier chez Mercedes ou Red Bull.

 

Caio Collet était installé dans le sud de la France ?

Il a été rapidement pris en management par Nicolas Todt, qui est connu pour avoir accompagné de nombreux pilotes professionnels. Il était préférable que Caio soit basé au Mans, où est basé la FFSA Academy, avec les personnes qui travaillent sur sa voiture.

Winfield est surtout connue pour les offres événementielles à destination du grand public et des entreprises, que représente cette activité ?

C’est la plus importante de notre business plan. C’est elle qui va nourrir financièrement l’activité « jeunes pilotes ». Le « Volant Winfied » est une activité déficitaire, clairement. On fait les choses bien en louant le circuit Paul Ricard pendant deux jours et en faisant venir 40 experts. C’est aussi pour cela que nous sommes durs dans la sélection des dossiers.

Pour l’initiation à la F1, en partenariat avec Renault, nous faisons entre 8 et 10 événements par an. Il y aussi le pilotage de F4 qui est déjà une expérience très forte ou des essais à l’étranger comme cela sera le cas prochainement à Barcelone. Nous proposons différentes offres aux fans de sport automobile, il y en a pour tous les goûts et les niveaux.