[Interview] Uniteam racheté par Heptadev, Jean-François Royer nouveau directeur général
Le groupe Heptadev, fondé il y a 14 ans, poursuit sa stratégie de croissance externe avec l’acquisition d’Uniteamsport, agence conseil en marketing sportif, eSport et activation digitale. Entretien avec Jean-François Royer (en photo), nouveau directeur général, et Eric Conrad, président du groupe.
Le Sport Business : Combien de salariés sont concernés par ce rachat ?
Jean-François Royer: Le rapprochement est déjà opérationnel. Le rapprochement physique se fera dans les prochains jours avec l’intégration des équipes Uniteam au siège d’Heptadev, toujours à Boulogne. Au total, cela représente une quarantaine de collaborateurs en CDI à travers les différentes filiales. Uniteam va renforcer l’offre conseil en fusionnant avec Trafic qui faisait déjà partie du groupe.
Heptadev comptait déjà plusieurs sociétés…
Eric Conrad: Il y a plusieurs activités dans le groupe. Sport and Co, qui est une régie commerciale dans le sport, pour des clubs ou des fédérations. On fait le même métier qu’un Lagardère par exemple mais avec notre touche marketing. XLA est une agence dédiée à l’organisation de séminaires, de conventions et de voyages d’affaires. Une partie de cette activité est aussi tournée vers le sport, avec des prestations sur mesures. SaveZeDate est une agence tout récente, montée en 2017, et qui organise des événements comme le Paris Roller Marathon (un naming sera bientôt annoncé) ou le salon de l’Eco-Mobilité.
Comment s’est fait ce rapprochement ?
E.C: Un ami en commun a fait les présentations. Je connais Jean-François de réputation car le milieu est petit. Il cherchait quelqu’un capable de reprendre Uniteamsport et lorsqu’on m’en a parlé, cela m’a semblé être une opération intéressante. J’essaie de faire les choses avec un équilibre entre la raison et la passion. Avec Jean-François, on partage la même vision du métier et la même exigence pour satisfaire le client. Notre plan de développement a 5 ans prévoit de créer un effet de levier sur chacun des filiales. Ce rapprochement avait du sens sur le fond car nos expertises sont complémentaires, je pense au digital et au gaming que maîtrise Uniteam.
Des recrutements sont prévus ?
E.C: Il y en a eu plusieurs tout récemment. Un nouveau patron du pôle football a été nommé pour Sport and Co, en l’occurence Grégoire Fernandez qui est un ancien de Lagardère et DLSI. Il y a eu un deuxième recrutement important avec Fabrice Olivier qui était directeur commercial grands comptes du Stade de France, il va descendre à Pau pour prendre la tête de la régie du club de Pau Orthez. Et nous allons recruter un patron pour le pôle sport de XLA. Ce sont des recrutements importants pour le développement.
Jean-François, pourquoi avoir fait ce choix ? Le marché du sport est trop concurrentiel pour y arriver seul ?
J-F R: Ce choix répond aux besoins du marché. Avoir sa petite agence a des avantages et des limites. Les annonceurs veulent aujourd’hui un accompagnement global. Je veux aller vite et si on veut accélérer et vivre Paris 2024 à fond, il faut avoir un certain nombre de métiers intégrés. Après avoir le tour des différents acteurs, j’ai décidé de m’associer avec Eric et Heptadev, c’était la meilleure solution.
Paris 2024 est encore un peu lointain, un peu flou. Les contrats se préparent dès maintenant ?
J-F R: Les contrats, je ne sais pas. Le Comité d’organisation est en train de définir la plateforme marketing donc les contrats ne sont pas pour tout de suite. Ce qui est certain, c’est que cet événement va créer une aspiration autour du sport et du sponsoring. C’est maintenant qu’il faut réfléchir et préparer les offres. Avec les JO on ne parle pas que des sponsors officiels mais de tous les acteurs qui vont vouloir utiliser le sport dans leur communication.
E.C: Cela fait 30 ans qu’on parle d’offre 360, d’offre globale. Ce que je sais, c’est qu’il est fondamental d’avoir des métiers qu’on revendique savoir faire et des équipes dédiées. Il faut avoir des agences qui gardent leur identité. Heptadev aura plusieurs offres et métiers dans un même endroit, je ne pense pas qu’il existe quelque chose d’équivalent aujourd’hui. Après avoir poussé au maximum l’activité développée par Jean-Claude Darmon, on s’aperçoit qu’il faut travailler dans l’horizontalité parce que les clubs ont besoin de ça.