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Margot Dumont: « Il faut laisser du temps au football féminin »

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Margot Dumont: « Il faut laisser du temps au football féminin »

Le Sport Business samedi 30 novembre 2013
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Si vous faites partie des abonnés de beIN SPORTS, vous la connaissez forcément. Margot Dumont est un des visages féminins de la chaîne depuis sa création. Le  journalisme sportif, le football, le sport professionnel… Margot nous donne sa vision des choses.

LeSportBusiness.com: Bonjour Margot. Tu n’échapperas pas à la traditionnelle première question. Peux-tu te présenter pour nos lecteurs ?

Margot Dumont: Je suis née à Lyon. J’ai fait mes études là bas et effectué un stage à OLTV et Lyon Capitale, avant de monter sur Paris pour piger à l’Equipe TV… dès mes 19 ans. Ensuite tout est allé assez vite à force de travail et de rigueur. Canal+, Infosport+, BFM TV avant d’être recrutée par beIN SPORT. La chance de ma vie.

Le journalisme sportif a toujours été un milieu très masculin. Depuis quelques années, on découvre des femmes dans différents médias. Comment s’est passé ton intégration ? Les hommes ne sont pas trop durs avec toi ?

Au début c’est forcément difficile. Une jeune fille qui débarque dans une rédaction sportive composée à 90% de garçons férus de sport… ça parait logique qu’il y ait eu de la méfiance au début. Mais j’ai l’avantage de jouer au football à bon niveau. Ça m’a beaucoup servi. On ma rapidement pris au sérieux. Mais ça ne fait pas tout. J’ai du prouver à travers mon travail, mes connaissances que je n’étais pas là par hasard.

Sur beIN, tu es notamment en charge du football féminin et de l’Olympique Lyonnais. A quoi ressemblent tes journées de travail ? 

Mes journées varient en fonction de l’émission à laquelle je suis affectée. Prenons donc l’exemple du vendredi, qui est une journée intense :

J’arrive peu avant 10h, je prépare mes fiches pour le Lunch Time, je monte me faire maquiller, je prends place en plateau, je présente mes chroniques, je sors de plateau, je vais manger, je file ensuite en montage. Là, je prépare un sujet pour l’avant-match L1 de Florian Genton. Je quitte le bureau aux alentours de 20h. Mais encore une fois, tout dépend des jours. Des fois j’arrive à midi, des fois à 16h, des fois je termine à 20h des fois à minuit…

J’imagine que tu avais des modèles en matière de journalisme sportif ?

Pas forcément même si j’ai été inspirée par certains. Disons que j’avais mes chouchous étant plus jeune. Par exemple Romain Del Bello (Ex-TF1) ou encore Thierry Gilardi. Après, chaque journaliste a sa personnalité donc c’est difficile de s’identifier à quelqu’un.

 

A côté de ton métier de journaliste, tu pratiques aussi le football dans un club. Tu as donc une bonne vue d’ensemble de ce sport. Quel est ton regard sur le football professionnel masculin ? On dénonce souvent le manque de valeurs, l’argent…

Je n’ai pas trop d’avis sur la question, tant que le football nous procure de l’émotion ça me va. Après l’argent, les valeurs, ce sont des faux débats. Ça a toujours existé, à plus ou moins grande échelle. On ne peut tout de même pas leur reprocher de gagner de l’argent ! N’oublions pas que c’est le public qui génère en partie cet argent et cet engouement.

Si on te le demandait, tu serais prête à te spécialiser dans la couverture d’une autre discipline que le football ?

Bien sûr. Je suis avant tout journaliste. Je possède une carte de presse et je m’intéresse à tous les thèmes qui touchent la société, même si le sport prend une place importante là dedans. Après, le football reste mon sport n°1. Celui où je suis le plus à l’aise, et où je cumule le plus de connaissances.

Tu connais toutes les femmes qui s’occupent du sport sur d’autres chaines ou dans la presse ? Il y a une petite concurrence entre vous ?  

J’en connais beaucoup. C’est un petit monde. On n’a toutes un jour où l’autre eu l’occasion de se croiser dans une rédaction parisienne. Et il n’y a pas de concurrence en tant que telle. Je parlerais plutôt de complémentarité. On a toutes nos sports préférés, nos qualités, nos compétences techniques. Certaines préféreront faire de l’antenne, d’autres du terrain, d’autres du Desk… On a pas toutes la même expérience, le même âge non plus. Finalement, il y’a une grande homogénéité.

Le football féminin commence à être apprécié par le public mais tout n’est pas encore parfait. Qu’est ce qu’il manque ? Une structure solide comme chez les hommes ?

Je pense qu’il manque en effet une structure professionnelle qui boosterait le football féminin. Comme la LFP mais pour les filles. Mais c’est compliqué à mettre en place et je pense qu’il ne faut pas griller le football féminin trop rapidement. Il faut lui laisser le temps de se développer encore un peu, laisser du temps pour que le niveau progresse davantage pour ensuite entièrement professionnaliser ce sport à haut-niveau.

Une fille qui a le statut de joueuse professionnelle aujourd’hui en France, elle touche combien en moyenne ? Et les autres ?

Je ne veux pas donner de faux chiffres. Je ne sais pas vraiment. J’ai entendu dire que les meilleures dans les meilleurs clubs pouvaient toucher jusque 12 000€. Mais ça reste à être vérifié. Maintenant une joueuse pro  peut gagner entre 1000 et 3000€ en fonction de son club.

Laure Boulleau est, je pense, la joueuse plus connue en France. Elle a gagné récemment le prix de la Sportive Numérique 2013. Les autres filles sont aussi beaucoup présentes sur les réseaux sociaux ?

Tout à fait. Pas mal de filles de l’équipe de France y sont inscrites. C’est important pour communiquer avec le public mais aussi les médias, et certaines l’ont parfaitement intégré.

 

Si je te demande ton pire et ton meilleur souvenir de journaliste ?

Je ne sais pas quoi répondre pour le pire moment. Parce que même s’il y a eu des moments difficiles, je reste consciente d’avoir de la chance de faire ce métier. En ce qui concerne le meilleur souvenir, il y en a beaucoup ! Mais je pencherais pour mes expériences en bord terrain, sur  les deux matches de L1 l’an passé et cette année sur la Ligue des Champions féminine. Après, les moments où je suis en reportage avec des joueurs de L1 sont aussi riches en émotion. Ça se passe toujours super bien avec eux, on a le même âge, souvent les mêmes centres d’intérêt… J’adore être au contact de ce sport, au plus près de ce sport.

Dimanche soir, il y a un grand classique de la Ligue 1. Paris SG/Lyon, deux équipes qui sont souvent en haut de l’affiche chez les femmes. Tu nous fais un petit prono ? 

Je suis lyonnaise donc il y aura deux pronos pour le prix d’un. Le prono objectif : 2-0 pour le PSG.    Le prono partisan : 1-0 pour l’OL avec un but de Grenier…