Exclusif [Interview] Arnaud Péricard: « Le PSG restera à Saint-Germain ! »
Arnaud Péricard est le nouveau maire de Saint-Germain-en-Laye. Elu il y a à peine 2 mois, cet amoureux du PSG est aussi l’avocat d’Adrien Rabiot. Entretien à quelques jours de la reprise de la Ligue 1.
LeSportBusiness.com: Comment se passe votre début de mandat ? Vous arrivez à combiner vos activités de Maire et d’avocat ?
Arnaud Péricard: C’est une histoire d’organisation. J’ai deux bonnes équipes de collaborateurs à la mairie et à mon bureau. La profession d’avocat est un métier qui permet une certaine liberté dans l’organisation. Comme je dis souvent, ce n’est pas deux mi-temps, c’est deux plein temps. Je suis joignable tout le temps, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24.
Parlez-nous de votre dernier dossier. C’était concernant le retour de la Formule 1 en France…
J’ai commencé à m’occuper de ce dossier pour la première fois en 2011, à la demande de François Fillon et du délégué interministériel de l’époque, Gilles Dufeigneux, qui est maintenant le directeur général du Grand-Prix. Après les élections de 2012, le dossier a été abandonné car l’état ne voulait pas donner de garanties.
J’ai continué à réactiver le dossier pendant 4 ans, un peu tout seul, avec le circuit. Après les élections régionales, nous étions allés voir le président de la région PACA, Christian Estrosi, qui était très intéressé. Il nous a donné son feu vert l’été dernier. Je suis retourné voir Gilles Dufeigneux car il fallait un politique pour porter le projet, Eric Bouliler, le directeur sportif de Mc Laren et les responsables du circuit.
Le PSG va quitter Saint-Germain-en-Laye et son centre d’entrainement historique en 2019. Vous étiez très en colère à l’époque, qu’en est-il aujourd’hui ? Il n’y aura plus aucune marque du PSG dans votre ville ?
Je pense que ça sera plutôt mi 2020. J’étais très en colère, non pas du départ des professionnels car c’était déjà acté, mais du départ des équipes de jeunes et le PSG a reconnu que le projet avait changé. Cela fait partie des discussions qu’on a eu avec Jean-Claude Blanc, que je connais très bien, mais il fallait entendre ce que la ville avait à dire. Ce club est à Saint-Germain depuis plus de 45 ans, c’est un investissement de temps, d’argent et de passion. Le club l’a compris.
La volonté du club est de se recentrer sur deux sites: Saint-Germain et Poissy. La volonté du club est de continuer à s’appeler Paris Saint-Germain et d’être au Camp des loges de manière significative. Je voulais des engagements et le club me l’a confirmé.
Entre les professionnelles, le centre de formation féminin et toute la structure féminine, pas moins de 200 joueuses seront à Saint-Germain. Ça sera un pôle important avec également la PSG Academy pour tous les jeunes. Nous allons aussi consolider les locaux de l’association PSG, il y aura sûrement des bâtiments à rénover.
Comment Saint-Germain-en-Laye profite de la présence du PSG ? La ville a l’air discrète dans sa communication…
Ça fait partie des choses que j’ai envie de réactiver. Il faut qu’on profite plus de la présence du PSG. Je vous donne un exemple tout bête: quand Adrien Rabiot va dans le Parc du Château pour le feu d’artifices, il envoie un message sur Instagram et ça fait plusieurs dizaine de milliers de vues. Quand c’est l’office du tourisme, l’audience est plus faible. Il y a un vrai effet PSG mais on ne s’en rend pas toujours compte car c’est chez nous et on est un peu des enfants gâtés.
Vous aviez regretté la disparition du berceau sur le blason du PSG. Le PSG de l’époque vous manque ?
J’ai toujours vécu des très bons moments avec le PSG, j’y ai même joué lorsque j’étais gamin. Mon premier match au Parc c’est en 1981, j’avais 10 ans. Je suis resté proche de Safet Susic par exemple, c’est ma génération. A l’époque lorsque le PSG est champion, ils n’ont que les 3 lettres pour blason, sans berceau, ni Tour Eiffel.
Je pense que c’est une erreur de croire qu’on recrée des identités en repartant de zéro. Un club qui a bientôt 50 ans, il a une histoire et il fait partie de notre patrimoine local. On ne peut pas tout rayer et les actionnaires, je l’espère, l’ont compris.
Vous vous occupez d’Adrien Rabiot, qui n’a pas renouvelé son contrat avec le club. C’est une affaire de mois ?
Adrien attend de voir comment les choses se mettent en place. Il a encore 2 ans de contrat. Avec Véronique, sa mère, ce sont des personnes très méthodiques dans l’approche. Le moment venu, ils se poseront les bonnes questions.
L’arrivée de Neymar, vous y croyez ?
Tout est possible. Pour le club, pour la ville, pour Paris et la Ligue 1, ça serait extraordinaire. Mais il faudra consolider l’image de marque au niveau européen car ça va faire râler. La réaction du président de la Liga est compréhensible. A court terme, cela peut poser problèmes, mais tout rentrera dans l’ordre.
Vous pouvez retrouver Arnaud Péricard sur Twitter: @Arnaud_Pericard