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[Interview] En Pleine Lucarne: du sport et des médias

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[Interview] En Pleine Lucarne: du sport et des médias

Le Sport Business samedi 12 avril 2014
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L’actualité du sport dans les médias intéresse de plus en plus les français. Le blog En Pleine Lucarne s’est imposé très rapidement comme une référence dans l’information grand public. Audiences d’émissions, programme TV, interviews de personnalités, un contenu varié et apprécié, a tel point qu’il alimente aujourd’hui une rubrique dédiée sur le site de L’Equipe. Entretien avec Vincent Rouselet-Blanc, son fondateur.

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LeSportBusiness.com : Vincent, est ce que vous pouvez vous présenter et nous expliquer le concept d’En Pleine Lucarne ?

Vincent Rousselet-Blanc / En Pleine Lucarne : Je suis journaliste depuis 25 ans. J’ai eu l’idée, il y a maintenant 3 ans, de développer un contenu sur le sport vu par les médias et à travers l’actualité des médias parce que cela n’existait pas à l’époque. En Pleine Lucarne est devenu en 3 ans la rubrique Médias de Lequipe.fr.

Comment s’est passé le rachat de votre site ?

En Pleine Lucarne est un site que j’animais tout seul dans ma cave. Très vite, le conteu a intéressé des gens, jusqu’à 100 000 par mois. Mais je n’avais pas d’ambition de développement. Et puis l’été dernier, L’Equipe m’a proposé de racheter la marque.

A présent, vous travaillez à temps plein sur le contenu ?

Non, pas du tout, c’est comme avant. Je suis resté indépendant. J’ai vendu la marque mais je reste le rédacteur principal. Ils avaient besoin de ma signature, de mon ton et de mon carnet d’adresses. J’ai une liberté presque totale, comme avant.

 

Vous avez couvert de près l’attribution des différents lots pour la retransmission de la Ligue 1. Quel est votre regard sur le duel que se sont livrés Canal et beIN ?

Le duel était attendu. On a presque la même répartition: Canal+ gagne en qualité parce qu’ils ont un match de plus et les 3 meilleures affiches par journée, de l’autre côté beIN a conservé le volume pour satisfaire un public plus large. Ce n’est pas un boulversement pour ces 2 acteurs.

Si beIN avait acquis un lot de Canal+, là il y aurait eu des gros changements.

« Derrière le rugby, il n’y a rien »

On parle souvent du football mais est ce qu’une autre discipline sort du lot au niveau médiatique ?

La deuxième discipline sur laquelle Canal et beIN se sont battus, c’est le rugby, le Top 14. Chez Canal, il y a 400 à 500 000 vrais fans de rugby, c’est énorme. Il y a des pointes à 1 million de téléspectateurs. Derrière le rugby, faut être clair, il n’y a rien. Le rugby est le dernier sport où il y a vraiment un enjeu en terme d’abonnés. Le handball est intéressant sportivement mais personne ne regarde.

Canal et beIN ne doivent pas être opposés, ce ne sont pas les mêmes chaînes. Canal n’est pas une uniquement une chaîne de sport.

Est ce que beIN n’a pas volontairement laissé passé Canal devant ? Pour leur image, pour ne pas tout s’approprier et aussi pour épuiser Canal financièrement ?

Non, je ne pense pas que ce soit un bon calcul. Au final, les droits sont sur Canal et les personnes qui aiment le sport et voir les meilleurs vont aller chez Canal.

Le bon calcul, c’est de dire que beIN existe depuis 18mois. On a l’impression que ça fait des années mais non. Ils sont déficitaires mais leur plan d’équilibre est sur 4 ans, on verra à ce moment là si la chaîne revient à la charge pour tout acheter.

Aujourd’hui si beIN met 800 millions d’euros pour acheter la Ligue 1 en exclusivité, je vous assure que le monde politique va se mobiliser. beIN a eu l’autorisation de travailler à perte, si on peut dire ainsi, mais on ne peut pas les laisser tuer Canal+. Si Canal perd le football, il y a le cinéma derrière qui est touché…

La stratégie de beIN est de ne pas tuer tout le monde tout de suite. Ils ont le temps.

« Lorsque beIN sera à l’équilibre, ils vont tout rafler »

 

Plus de 15 000 personnes vous suivent sur Twitter, c’est un outil incontournable pour vous ?

Lorsque j’ai commencé comme blogueur, c’était le seul moyen. Si je n’avais pas embêté tout le monde avec Twitter et Facebook, je n’aurai pas pu grandir. Il fallait être présent. Lorsque L’Equipe m’a racheté, j’avais déjà 11 000 abonnés. C’est indispensable car les gens me posent beaucoup de questions.

Je suis dans un domaine d’actualité. Tous les jours, je suis présent et il y a une fidélisation du public. Je ne suis pas là que pour balancer des informations, je peux répondre franchement aux gens. J’ai un langage détendu et je m’exprime librement. Je ne cherche pas de travail, je me fais plaisir. Je donne la parole à pleins de journalistes qui ne sont pas trop exposés.

« On parle toujours de Pierre Ménès ou Lizarazu mais il y a plein d’autres journalistes »

 

 

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