Marion Rousse: « Je ne suis pas du genre à poser pour une marque de bonbon sur Instagram »
Marion Rousse est devenue au fil des saisons la consultante vedette du cyclisme à la télévision. Reconnue pour son professionnalisme et ses analyses, elle revient pour Le Sport Business sur la gestion de son image.
Le Sport Business: Comment le groupe Partouche vous a approché et pourquoi avoir accepté ce rôle d’ambassadrice pour Pasinobet ?
Marion Rousse: Par mail, tout simplement. Ils m’ont écrit pour me présenter le projet et m’expliquer que l’entreprise se lançait dans les paris sportifs et que le cyclisme ferait partie des disciplines. J’étais surprise car le cyclisme est très rare dans le monde des paris, je suis fière qu’on pense à moi. Cela demande beaucoup de travail pour donner le meilleur pronostique possible car il y a beaucoup de paramètres dans une course. Que le vélo soit associé à des sports premium comme le football ou le tennis, c’est très bien.
Vous n’avez pas d’agent ?
Ninon Bardel travaille avec moi et je lui ai fait suivre les échanges mais j’aime bien voir les demandes qui arrivent. Pour que j’accepte un projet, il faut une certaine cohérence. Je ne suis pas du genre à poser pour une marque de bonbon sur Instagram, juste pour l’argent. Ce n’est pas moi.
On vous l’a proposé ?
Oui, plusieurs fois et j’ai toujours refusé. Il faut que j’ai envie de le faire et que cela apporte quelque chose aux personnes qui me suivent. Avec Pasinobet, je suis aux côtés d’autres grands noms du sport, d’autres auraient pu être à ma place, je suis très contente.
Vous êtes ambassadrice de quelles autres marques ?
Pour Specialized qui fait des vélos et des équipements. J’adore car je roule encore beaucoup, les produits sont de grande qualité. Avec France Télévision, je ne peux pas tout me permettre
La chaîne regarde ce que vous faites à côté ?
Je leur ai demandé dans le cadre de Pasinobet. C’est mon premier employeur, c’est normal, c’est du respect.
Vous sentez que tout s’est accéléré professionnellement ?
Je n’avais jamais rêvé de faire de la télévision, ce n’était pas une vocation, j’étais même plutôt timide. C’est arrivé par hasard au détour d’une course lorsqu’on m’a invité sur un plateau d’Eurosport. J’ai mis du temps à accepter de commenter, je me demandais si les gens étaient prêts à écouter une femme ? J’ai fait du chemin et je me retrouve à commenter le Tour de France, c’est fou, c’est la course la plus belle au monde et que j’adorais suivre petite.
Il y a une accélération soudaine oui mais qui est facile à gérer car nous ne sommes pas de grandes stars. Le vélo est un sport populaire, je ne vais pas prendre la grosse tête. Les stars, ce sont les cyclistes. Avec le Tour et France TV, les gens passent leurs vacances avec nous.
Vous êtes encore sur Eurosport pour la Vuelta, comment ça se fait ?
Eurosport est une chaîne privée, cela ne pose donc pas de problèmes. En revanche, je n’aurai pas pu travailler pour une autre chaîne public. Plus je parle de vélo, mieux c’est. Il y a une cohérence, je reste à fond impliquée, mes employeurs en profitent.
Tony Gallopin est votre mari, est ce que le peloton vous le reproche ?
Non, les coureurs me disent que je ne fais pas de préférence. Je suis même plus dure lorsque je parle de Tony. Je sais tellement ce que c’est que d’avoir mal aux jambes que j’arrive à prendre de la distance.
Quel est votre regard sur la place des femmes dans le sport, dans les médias plus précisément ? Est ce que, comme certaines, vous êtes hystérique sur le sujet ? (rires)
Je suis très mesurée. J’avais peur au départ, je ne voulais pas que les gens pensent que j’étais là car j’étais la petite blonde. Le vélo c’est toute ma vie. Les gens se sont habitués, ils ne font plus la différence avec Laurent Jalabert. J’adore ce que fait Isabelle Ithurburu par exemple. Les femmes doivent faire leurs preuves et si nous sommes compétentes, nous devons avoir les mêmes chances que les hommes.
Une dernière question pour évoquer l’avenir, Marion. Vous êtes à présent co-organisatrice du Tour de La Provence, quelle sera la suite ? Un jour dans le staff d’une équipe ?
Je ne ferme pas les portes. Je marche beaucoup au feeling, je suis curieuse. J’ai mis un pied dans l’organisation avec le Tour de La Provence un peu par hasard grâce à Pierre-Maurice Courtade, le directeur. Il avait envie d’innover. Lui était dans l’administratif et moi j’avais le côté sportif qui pouvait donner un bon duo. J’ai même travaillé sur l’organisation du Grand Prix de F1 cette année. Tout est lié, cela me donne une vision globale, j’apprends et cela me sert dans mes commentaires.
Image d’illustration: France TV / E.Vernazobres