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Thierry Marquer (L’Orange Bleue) : « Le vrai top départ sera en septembre »

Le Sport Business dimanche 06 juin 2021
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Les salles de sport réouvrent leurs portes cette semaine. Thierry Marquer, le président-fondateur du réseau L’Orange Bleue, est optimiste. Les 400 salles de son groupe affichent une trésorerie positive. Pour Le Sport Business, il revient sur son parcours d’entrepreneur et dresse quelques perspectives pour la reprise et le retour des 400 000 adhérents.

Le Sport Business : Votre parcours est atypique, vraiment. Comment êtes vous passé de la coiffure au fitness ?

Thierry Marquer : A l’époque, il fallait que j’apporte une réponse à mes parents qui s’inquiétaient pour mon avenir. Je leur ai fait croire que j’étais passionné par la coiffure. J’ai pris ma mobilete et j’ai eu de la chance de trouver un patron qui a accepté de me prendre pour passer mon CAP. Mais en fait, je n’étais pas créatif alors j’ai arrêté la coiffure pour me former sur le terrain. Je n’étais pas doué à l’école, il fallait bien que je trouve quelque chose.

J’ai été commercial, j’ai fait du porte à porte mais ce qui était au fond de moi depuis toujours, c’était le sport. Alors je me suis renseigné sur les formations, j’ai repris les cours pour passer un diplôme d’état pour donner des cours. C’était un gros challenge pour moi, je savais à peine écrire, j’exagère un peu. De fil en aiguille, j’ai eu une expérience en centre de fitness et j’y ai vu un potentiel énorme. C’était il y a plus de 25 ans. Tout est possible, il y a plusieurs chemins pour arriver au même endroit.

Dans quel état d’esprit vous êtes à quelques jours de la réouverture des salles ? Tous les membres reviendront-ils ? Une partie a peut-être résilié son abonnement ?

On est excité et très confiant. Nous avons une expérience en Espagne, les salles y sont ouvertes depuis plus de 3 mois, et où nous rencontrons un vrai succès. Les chiffres sont supérieurs à ceux de 2019 alors qu’il y a 3 mois, à la réouverture, le taux de vaccination était bas. On s’est rendus compte que la demande était toujours aussi importante, cela a eu un effet rassurant pour nos équipes.

Concernant le retour des adhérents en France, nous n’avons pas d’inquiétude. On sent que les adhérents ont envie de revenir. Nous avons une période de 16 mois particulière. Nos adhérents ont accepté, pour la majorité, de maintenir les prélèvements en échange d’un report au moment de la réouverture. Aujourd’hui, 92% de membres de notre réseau a une trésorerie suffisante pour accompagner la reprise.

Le vrai top départ sera en septembre. On sait que les adhérents vont revenir en juin mais que la période juillet-août correspond aux vacances. On ne va pas faire la révolution à ce moment mais nous sommes très optimistes sur un rebond en septembre.

L’Etat a joué son rôle dans cette crise, selon vous ? 

J’ai un point de vue qui tient compte du modèle économique de L’Orange Bleue. Notre modèle repose sur une forte présence en province, dans des villes petites ou moyennes. Le loyer moyen d’un de nos clubs est de 4 500 euros. Lorsque vous avez des aides de 10 000 euros, ça aide. L’accompagnement de l’Etat pour notre réseau a eu du sens et nous a permis de maintenir la tête hors de l’eau.

Est ce que le contexte compliqué des derniers mois a favorisé le rapprochement entre les différentes enseignes du secteur ? Plus clairement, est-ce qu’il y a eu des tentatives de rachat ?

Nous sommes très impliqués dans le syndicat France Active et nous n’avons pas observé ce genre de stratégie. Toutes les marques voulaient travailler ensemble et faire en sorte que les décisions gouvernementales servent la profession. Il n’y a pas eu de démarche de convoitise.

La crise a mis a l’arrêt vos projets d’expansion à l’international. Quel développement souhaitez vous réaliser sur les prochains mois ?

Un fonds d’investissement (Axio Capital) est venu à nos côtés fin 2019 pour nous accompagner sur notre développement et multiplier par deux le parc de nos clubs. Avant covid, nous avions l’objectif de monter 100 clubs en Espagne. Au regard de la santé financière du groupe après le covid, le projet reste le même. Cela va nécessiter plus de temps mais la volonté est la même. Il y aura des opportunités à l’étranger qui vous nous permettre d’accélérer.