[Interview] beIN SPORTS: Darren Tulett, la touche britannique
De passage dans les locaux de beIN SPORTS pour découvrir le trophée de la Ligue des Champions, nous en avons profité pour interroger le plus anglais des journalistes sportifs, Darren Tulett. Cet ancien de Canal+ est devenu un personnage incontournable sur les plateaux de télévision. Il nous parle de sa carrière, de ses coups de cœur et de la nouvelle émission qu’il anime, Sports Night.
LeSportBusiness.com : Darren, comment a commencé votre aventure chez beIN ?
Darren Tulett: Dans un premier temps, c’était un mélange de circonstances. Tout le monde savait que beIN SPORTS arrivait et parmi tous les journalistes sportifs, il y avait beaucoup de curiosité. Je me souviens très bien qu’avec mes anciens collègues, nous avons eu beaucoup de conversations à la machine à café et à la cantine. Le jeu était de savoir qui allait être contacté. Lorsqu’une nouvelle chaîne arrive, ça provoque beaucoup d’engouement.
J’ai eu une rencontre fortuite avec Charles Biétry, ce n’était pas dans un cadre officiel. J’étais repartis de l’entretien en me disant que si jamais c’était jouable, je tenterai l’aventure. Un petit moment plus tard, j’ai eu la possibilité d’être là pour les débuts de beIN.
Quelles étaient vos missions au démarrage de la chaîne ?
Je suis arrivé au mois de mars et le lancement était prévu début juin. On a eu plusieurs mois pour recruter des gens, former les équipes, c’était énormément d’adrénaline. J’ai eu la chance d’être avec Mary Patrux pour dire les premiers mots à l’antenne, devant la Tour Eiffel. Tout de suite après la soirée d’inauguration, nous présentions l’Euro show avec Marie. Le timing était parfait, nous pouvions commencer avec un événement fort.
Dans la foulée, nous sommes allés aux Jeux Olympiques de Londres, c’était la première fois que je couvrais les JO. Chez moi en plus, c’était fabuleux. Quand je suis revenu, une nouvelle saison commençait. J’ai fait la Ligue des Champions, la présentation des matchs de Ligue 1… tout le monde faisait un peu de tout. Et je me suis retrouvé à créer une nouvelle émision de divertissement autour du sport, Lunch Time. Nous nous sommes arrêtés à Noël pour préparer Sports Night.
Vous n’avez jamais eu envie de retourner travailler dans les médias, en Angleterre ?
Non, j’aime bien être un étranger et avoir cette dualité où on comprend la langue locale et on bénéficie d’une certaine tolérance. J’ai commencé dans la presse écrite, c’était ma passion et j’ai eu la chance de travailler pour Bloomberg, une grosse boite américaine et une sacré école pour les journalistes.
Je n’ai pas fait d’école de journalisme mais j’ai tendance à penser que travailler pour Bloomberg durant plusieurs années valait mieux qu’une école. Il y a de bonnes écoles, je ne crache pas dessus, mais beaucoup ressemblent à des business. Je trouve ça extraordinaire que certaines endroits ont le droit de s’appeler école.
J’ai fait pleins de choses avant de devenir journaliste. J’ai pu écrire pour de grands journaux, The Guardian et The Observer, mes journaux préférés. Se retrouver à la télévision plus tard, c’était un hasard et finalement c’est devenu un plaisir et un challenge
Avez vous les premiers retours concernant votre nouvelle émission Sports Night ?
On ne parle jamais de chiffres d’audience chez beIN, ce qui donne une vraie liberté pour les journalistes et enlève toute pression. En revanche, je peux parler des réactions que nous avons eux sur les réseaux sociaux ce qui donne une tendance.
Le hashtag #SportsNight était en top tweet dès les premières minutes de l’émission, c’était plutôt un bon signe. On a eu de bons débats en plateau puisqu’on avait Luis Fernandez et Eric Di Meco qui se chamaillaient pas mal. Il y avait aussi Laure Boulleau, qui est charmante et très intéressante. C’est important d’avoir une voix féminine.
Elle reviendra pour d’autres émissions ?
Elle sera là tous les lundi, je la trouve vraiment très bien et très fraîche. Elle veut porter la voix du sport féminin.
Il y avait aussi Lucie Décosse, assez détonante. Elle intervenait peu mais c’était toujours pour mettre des tacles, c’était intéressant. Au fil des émissions, elle nous apportera des anecdotes sur son parcours et le haut niveau. On a eu Brahim Asloum, très bien, avec qui j’avais déjà travaillé. Bernard Laporte, Julien Brun, Amaury Levaux, Samyr Hamoudi… on mélange nos journalistes maison avec des personnes de l’extérieur. Il y a beaucoup d’autres personnes que je veux aussi mettre en valeur.
L’émission est quotidienne, c’est beaucoup de travail. C’est vous qui choisissez les invités ?
Nous sommes plusieurs sur le sujet mais c’est moi qui décide ce que je veux voir sur le plateau selon les jours. C’est comme un mec qui prépare un gâteau: on ne peut pas mettre aveuglement les ingrédients et espérer que ce soit bon. On a de la chance car pour le moment, cela prend tous les soirs mais on fait beaucoup attention à ces détails.
Vous avez déjà pas mal de beau monde en interne…
Oui et l’idée c’est de faire venir, quand on peut, des regards extérieurs. De temps en temps, il faut se dire: « On va avoir 3 spécialistes football, et une personne de l’extérieur ». Jacques Monclar, par exemple, est dans le basket mais il a une grande connaissance du haut niveau. C’est intéressant d’avoir un autre regard.
Darren, vous êtes assez actif sur Twitter, comme beaucoup de membres de beIN. Cela vous prend beaucoup de temps ?
Les anglo-saxons ont utilisé Twitter bien avant les français, cela fait donc un moment que j’y suis. J’ai rapidement compris l’intérêt de cet outil, cela me permet d’être en avance sur l’info. J’ai des collègues en Angleterre ou aux Etats Unis que je suis. Il y a une richesse de l’information, c’est intéressant.
C’est aussi un vecteur de partage par rapport à mes goûts. Si je mange bien quelque part, je peux le dire. Si je vois un bon film aussi. Je l’utilise de façon personnel, ce n’est pas obligatoirement un outil de travail.
Je m’en sers pour faire un peu de promo autour de l’actualité de la chaîne. Mais ça reste un compte perso, je suis très attaché au fait d’avoir cet espace.
Vous pouvez retrouver Darren et son équipe tous les soirs du lundi au jeudi, de 22h30 à minuit, sur beIN SPORTS 1. Le compte Twitter de l’émission, c’est par ici. Et celui de Darren Tulett, c’est par là.
N’hésitez pas à partager cet entretien.