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[Interview] VENUM envoie tout le monde au tapis

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Venum est une marque d’équipements dédiés à la pratique des sports de combat. Créée en 2006 par des Français, elle est aujourd’hui une référence pour les pratiquants à travers le monde. Rencontre avec un de ses dirigeants,  Jean-François Bandet. 

LeSportBusiness.com : Bonjour Jean-François une petite présentation pour nos lecteurs ?

Jean-François Bandet : J’ai 37 ans et je suis co-gérant de la société Dragon Bleu. Je suis associé avec Franck Dupuis depuis 2006. Nous dirigeons ensemble cette société dont le business se décompose en 2 unités : Dragonbleu.fr qui est un site de distribution pour les sports de combat, essentiellement à destination de clients dans la partie francophone de l’Europe, et ensuite la marque Venum. Nous avons aussi un associé au Brésil.

Nous terminons cette année avec un chiffre d’affaires de 14 millions d’euros, dont 75% réalisé à l’international. Nous envisageons de faire un CA entre 17 et 18 millions d’euros l’année prochaine.

Comment a commencé cette aventure ? 

Je travaillais avec Franck chez IBM. Nous étions commerciaux grands comptes dans l’informatique. Il a fait beaucoup de Karaté et il a eu l’idée de créer une boutique de vente en ligne pour les sports de combat. A l’époque ça n’existait pas, aujourd’hui il y en a beaucoup.

On s’est rendus compte qu’un domaine cartonnait bien, le Mixed Martial Arts. On s’est concentrés là-dessus car il y avait une vraie attente et nous pouvions proposer quelque chose d’original.

 Franck Dupuis et Jean-François Bandet, les gérants de Dragon Bleu / Venum

Combien de salariés travaillent avec vous en France ?

Nous sommes 37 en France. Je m’occupe surtout de la partie commerciale et marketing. Franck est plutôt sur la partie produit et design.

Où sont fabriqués vos produits ?

Une bonne partie au Brésil. Nous faisons aussi des équipements en Thaïlande. Ça peut aussi passer par la Chine pour certains produits.

C’était dans votre stratégie de départ de ne pas communiquer sur l’aspect français de la marque ? 

Oui et non. On a jamais insisté là-dessus car ce n’est ni un atout, ni un problème. Dans le MMA, ce n’est pas un frein. Pendant longtemps, 100% de notre production était réalisé au Brésil. Le logo et le design viennent du Brésil. Nos combattants professionnels sont brésiliens. Nous avons un associé là bas. Pour moi, c’est une marque franco-brésilienne.

Que représente la vente en ligne aujourd’hui dans votre activité, par rapport aux boutiques physiques ?

En France, sur le chiffre d’affaires, internet capte 75% des ventes.  Dans le reste du monde, c’est plutôt moitié-moitié.

Un peu au même moment, Intersport et GoSport nous ont contactés il y a un an et demi. On les avait déjà appelés, ils n’avaient pas donné suite. Ce qui se passait c’est que leurs clients demandaient des produits MMA et Venum. On a donc conclu un accord et on a commencé à déployer Venum dans ces magasins. Nous sommes aujourd’hui dans 120 magasins Intersport et une trentaine de GoSport.

Il y a d’autres partenaires qui vont arriver ?

Nous sommes en train de démarcher Sport 2000 qui est un réseau intéressant. Après c’est surtout à l’international. Au Qatar, en Grèce, en Roumanie…

Gegard Mousasi, équipé d’un short Venum, lors de son dernier combat en Suède

Comment s’organise le sponsoring des combattants professionnels ? 

Soit le combattant nous contacte, soit c’est nous qui le contactons directement. Chaque jour, nous recevons des mails en nous annonçant les combats à venir. On nous demande si ça nous intéresse, on discute.

Après il y a les stars et là c’est vraiment à nous de faire la démarche. Des fois ça prend 1 mois, des fois 3 ans pour se faire. Le partenariat est matériel et financier. 

Concrètement, avec un combattant comme Gegard Mousasi, ça fonctionne comment ? On peut avoir une idée de la partie financière ? 

C’est son agent qui nous a contacté. Avec Mousasi, on ne sponsorise que le short, pas le t-shirt. Il y a des accords de confidentialité mais on va dire qu’un bon combattant, juste pour le short, ça coûte entre 5 et 10 000 euros par combat. Si le combattant est moins connu, ça peut tomber à 1000-1500 euros.

En France, quelle est la stratégie pour l’année à venir ?

Pour l’année prochaine, il y a une nouvelle ligne de produits. On travaille aussi sur une ligne féminine et sur une gamme de nutrition. Ce sont des projets qui prennent du temps et qui sont compliqués à mettre en place. On est dans une phase de consolidation.

Vous avez organisé un stage récemment avec Lyoto Machida et Mauricio Shogun, deux légendes du MMA…

Nous avions organisé un stage au tout début de la société. Nous avions fait venir un combattant canadien. J’ai toujours aimé le fait de mélanger professionnels et amateurs.

Aujourd’hui on a des combattants connus, ça fait venir plus de monde. Sur les événements de ce genre, on ne gagne pas d’argent et on ne veut pas en gagner. Les frais d’organisation sont importants.  Il faut compter entre 70 et 80 000 euros pour organiser un événement de ce type, en comprenant les frais de déplacements et d’hôtels.

L’idée est de faire quelque chose qui ne nous coûte rien et qui fasse plaisir à tout le monde. Le combattant pro est content et les amateurs aussi.

D’autres événements de ce genre sont prévus pour 2014 ?

Nous organiserons un autre stage en Février avec José Aldo qui est champion de l’UFC dans sa catégorie. Il participera aussi au Festival des Arts Martiaux à Bercy. Ils nous avaient demandé de faire venir quelqu’un, quand on peut c’est avec plaisir. On organisera quelque chose l’après-midi à Bercy pour la sortie du jeu-vidéo de l’UFC.

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Mauricio Shogun et des joueurs du PSG lors d’une visite du Team Venum au Camp des Loges 

Vous avez rendu visite aux joueurs du Paris Saint Germain récemment. Racontez-nous cette rencontre.

Les joueurs aiment beaucoup l’UFC et certains sont fans de Machida et Shogun, notamment les joueurs brésiliens. On a profité de leur présence pour organiser cette rencontre. Les joueurs étaient tous très contents de mettre nos t-shirts et poser avec les champions pour les photos.

Une petite anecdote pour terminer ?

J’étais à deux doigts d’annuler l’interview ce matin car Miesha Tate n’avait pas reçu son short. Elle combat le 28 décembre à Las Vegas et nous avons dû lui confectionner un short hier soir, en catastrophe. J’ai finalement réussi à trouver quelqu’un pour prendre l’avion et lui donner en main propre. Ce genre de situation arrive de temps en temps.

Merci à Jean François Bandet et à l’équipe Venum pour cet entretien. Profitez en pour découvrir notre interview de Karl Amoussou, combattant professionnel expatrié aux Etats-Unis.

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