Rencontre avec Karl Amoussou, combattant professionnel de Mma
Pour ce nouvel entretien, nous vous proposons de faire la connaissance de Karl Amoussou. Expatrié aux Etats Unis pour vivre sa passion à fond, il nous parle du Mixed Martial Arts et de sa carrière. Rencontre.
LeSportBusiness.com: Bonjour Karl. Ton emploi du temps est très chargé, merci d’avoir accepté de répondre à nos questions. Peux-tu te présenter pour nos lecteurs ?
Karl Amoussou: Avec grand plaisir. Merci à vous. Je m’appelle Karl Amoussou, je suis combattant professionnel de Mma et je combats pour le Bellator qui est la deuxième plus grande organisation mondiale de Mma. Elle est basée aux Etats-Unis.
J’aimerai qu’on revienne sur tes débuts car c’est assez original. Avant de devenir combattant professionnel, je crois que tu étais policier ? Parle-nous un peu de cette période.
J’étais effectivement policier à la BAC (brigade anti-criminalité) mais j’étais déjà combattant professionnel. Je faisais des combats professionnels mais ne vivais pas de mon sport lors de mes débuts dans la police. J’avais de bonnes relations avec mes collègues et ma hiérarchie. Le principal problème était la fatigue et mon rythme d’entrainement car je m’entraînais maximum 5 fois par semaine. C’est ce que je fais en deux jours aujourd’hui…
Comment s’est passé ton intégration au Bellator ? Tu as été conseillé ?
Conseillé, pas vraiment… J’ai été sélectionné pour participer au tournoi du Bellator. Il y avait une prime intéressante à la clé en cas de victoire (100 000 dollars). Il fallait que je gagne les trois combats pour pouvoir vivre toute l’année et arrêter de travailler. J’ai donc pris le risque de me mettre en indisponibilité (congé sans solde) pour vivre de ma passion. Il fallait à tout prix que je gagne et ce fût le cas fort heureusement.
Tu habites aujourd’hui une bonne partie de l’année aux Etats Unis. A quoi ressemblent tes journées et as-tu des contacts avec les expatriés français ?
Non je n’ai pas de contacts avec des français. Je fréquente surtout les brésiliens de mon club, l’American Top Team. Je ne suis pas le genre de personne à sortir etc… Ma vie se résume à m’entraîner et passer le peu de temps libre que j’ai avec ma femme.
En préparation je m’entraîne 2-3 fois par jour du lundi au vendredi et une fois le samedi. Le tout pendant environ 2 mois et demi. Le reste du temps, c’est 2 entraînements par jour.
Le Mma est beaucoup plus médiatisé aux Etats-Unis. Les gens te reconnaissent dans la rue ?
Le Mma est très médiatisé mais on me reconnait très rarement. Ça arrive beaucoup plus souvent en France. Je pense que du fait qu’il y ait tant de combattants ici, on passe plus facilement inaperçu. De plus, la majorité des gens ne connaissent que l’UFC et pensent même que le sport s’appelle UFC. On m’a souvent demandé si je faisais de l’UFC ou du Mma.
Au début de l’année, tu es devenu ambassadeur de la marque Adidas. C’est une première pour un combattant français. Tu peux nous en dire plus ?
Ça faisait un moment que nous voulions travailler ensemble donc je n’ai pas été surpris. C’est un honneur d’avoir été le premier combattant sponsorisé par cette marque prestigieuse. Je ne suis pas sollicité pour la conception mais mes remarques et critiques sur les produits sont toujours prises en compte avec beaucoup d’attention. Nous allons parler de divers projets avec Adidas à mon retour en France. J’en saurai plus à ce moment là.
Les sponsors sont très importants pour un sportif professionnel. Tu as une personne dans ton entourage qui prend en charge cette partie de ta carrière ?
Mon manager est en charge de tout ce qui touche au sponsoring. Je ne m’en occupe absolument pas et c’est bien mieux de cette façon car cela me permet de me concentrer à 100% sur mes entraînements et ma carrière.
Un professionnel combat finalement assez peu, 3 ou 4 fois par an. C’est frustrant ou tu penses que c’est raisonnable pour l’organisme ?
Non, c’est n’est pas frustrant. 4 Combats par an est un rythme intensif quand on sait qu’une préparation dure entre 2 mois et demie et 3 mois. On ne peut pas enchaîner un combat tous les week-end avec les pertes de poids, la fatigue, les éventuels bobos… Apres un combat de 3 rounds, le corps à besoin de récupérer.
Les combattants français qui ne vivent pas encore de leur discipline te demandent des conseils j’imagine ?
Il arrive que des jeunes me demandent des conseils mais ceux-ci sont avant tout d’ordre technique plutôt que financier.
Le premier conseil que je leur donne est de bosser dur à l’école car quelque soit le sport, on n’est jamais sûr de réussir et jamais à l’abri d’une blessure pouvant potentiellement mettre fin à une carrière. Ensuite, je leur dit de se donner à fond dans le sport et de se donner les moyens d’atteindre leurs objectifs afin de n’avoir aucun regret.
Merci Karl pour tes réponses et ta disponibilité. Sois certain que nous suivrons tes prochains combats !
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