[Interview] Jessica Houara, le PSG version féminin
Jessica Houara participait ce lundi soir à la deuxième édition du Kettler Challenge, une course cycliste connectée au profit de l’association L’Etoile de Martin (www.letoiledemartin.org), qui soutient la recherche sur les cancers chez l’enfant. L’occasion de poser quelques questions à la joueuse du PSG et de l’équipe de France de football.
LeSportBusiness.com: C’est la première fois que participez à cette manifestation. Vous êtes souvent sollicitée pour ce type d’événement ?
Jessica Houara: Des personnes qui s’occupent de mon image m’ont proposé de participer à cette initiative et c’est avec grand plaisir que j’y participe. Je suis touchée de près par le cancer dans ma famille, plusieurs fois même, et de par ma petite notoriété, je trouve ça bien de pouvoir aider dans la recherche.
Je ne suis pas invitée souvent mais de plus en plus. On a la chance que le football féminin se médiatise depuis quelques temps, grâce aux résultats aussi de l’équipe de France, c’est bien de pouvoir aider à notre échelle.
Fin du #Kettlerchallenge
Une belle somme obtenue pour la recherche contre le cancer @letoiledemartin@Kettler_Francepic.twitter.com/7Ccv8KVNuL— Jessica HOUARA-d’H (@JessicaHouara) 21 mars 2016
Vous êtes passée professionnelle il y a peu de temps finalement, comment votre vie a changé depuis ce moment ?
C’est assez récent oui, c’était il y a 3 ans et demi. Tout a changé. Grâce à ma professionnalisation, j’ai pu intégrer l’équipe de France A, que je n’ai plus quitté depuis. Avant, je faisais mes 35 heures par semaine et j’allais au football le soir. J’étais secrétaire médicale et je travaillais à l’hôpital Sainte-Anne. A présent, je vis de ma passion et j’ai plus de temps pour mes proches. Ma vie a énormément changé: je me lève pour aller jouer au football et je suis très contente, il y a pire comme métier.
Vous pensez déjà à votre reconversion ?
On y pense toujours car je suis plus en fin de carrière qu’en début. Je ne pense pas que je retournerai vers mon premier métier car au niveau des horaires, il me permettait d’être disponible pour le football. J’ai quand même une licence en entrainement sportif que j’aimerai utiliser. Le monde des médias m’attire énormément. J’adore être sur un plateau télé et parler de ma passion. L’après carrière ne me fait pas peur car j’ai préparé ça depuis longtemps, j’ai fait des études pour.
Laure Boulleau, votre coéquipière, est très active sur les réseaux sociaux. Elle annonçait récemment son partenariat avec Nissan. Et vous ?
Je suis essentiellement avec Nike, je n’ai pas d’autres sponsors. Laure est très chanceuse, elle est bien entourée et c’est quelqu’un qui communique bien. Cela attire des sponsors et c’est bien pour le football féminin français. Laure est une grande pionnière à ce niveau, elle montre l’exemple.
Fière et heureuse de devenir ambassadrice #UCL @nissanfrance. Mon #JukeNismoRS a découvert le camps d’entraînement:) pic.twitter.com/oKvLiLhECi
— Boulleau Laure (@laureboulleau) 9 février 2016
Depuis votre arrivée au PSG en 2009, le club a beaucoup changé, sur le terrain et en dehors. Vous faites partie de ceux qui regrettent l’ambiance d’il y a quelques saisons ?
En terme d’infrastructures, c’est magnifique. Le club habille aussi les sièges depuis quelques temps. Je n’ai pas eu la chance de voir les loges mais des échos que j’ai eu, c’est grandiose. Les Qataris essaient de faire ce club une équipe de renommée mondiale et cela passe par un grand stade.
L’ambiance a bien évidemment changé, je ne peux pas dire le contraire. Des événements ont fait que le club a dû prendre des mesures. J’espère que petit à petit, on retrouvera une ambiance comme on les aime parce que je pense que n’importe quel joueur aime jouer dans une ambiance électrique. Il y a quelques années, peu d’enfants seraient venus au stade et on en voit de plus en plus, c’est important. L’ambiance va revenir petit à petit.
Quels sont vos rapport avec l’équipe masculine ? Les joueurs suivent vos résultats ?
On se croise très rarement car on est pas dans le même centre d’entraînement. Avec les réseaux sociaux, on essaie de se suivre. J’échange régulièrement avec Thiago Silva. Avant les matchs, je lui adresse mes encouragements et il m’envoie les siens. Avant notre coupe du monde, il m’avait envoyé un message. On est la famille PSG. C’est important de se suivre mutuellement et on échange pas seulement avec les garçons du foot mais aussi avec la section handball.
On parlait de la médiatisation du football féminin, quel est votre regard sur le championnat ? Le PSG, grâce à ses moyens, n’est-il pas en train de tuer la concurrence ?
Toutes les équipes n’ont pas un statut pro. Lyon a ce statut depuis longtemps, Montpellier aussi depuis 3 ans. Juvisy a plutôt un statut semi-pro car toutes les joueuses ne font pas du football à temps plein. Il faut que de plus en plus de formations obtiennent ce statut pour que le niveau augmente car à l’heure actuelle, c’est très hétérogène. Si on veut que l’équipe de France rayonne, il faut que le niveau augmente et que les équipes investissent. Avec les autres joueuses, on se connait depuis longtemps, ça va faire 15 ans que je connais certaines joueuses. On reste un petit monde.
L’équipe a un rendez-vous important cette semaine…
Oui, avec la demi finale aller de la Ligue des champions mercredi, à Barcelone. C’est important pour le club, surtout avec le parcours de la saison dernière où nous étions allées en finale. Ça va être difficile mais si on joue à notre niveau, on peut passer. Et puis le championnat avec notre deuxième place qu’on souhaite conserver. On a 5 points d’avance et on espère gagner tous nos matchs pour être le plus près de Lyon en fin de saison.
KETTLER CHALLENGE au profit de l'Etoile de… par LEtoiledeMartin