Sébastien Acariès : « La boxe est redevenue populaire »
La boxe fait son retour en force. Entretien avec Sébastien Acariès, le promoteur du nouveau champion du monde, Arsen Goulamirian.
Votre famille est depuis très longtemps active dans le monde de la boxe. Parlez-nous de votre nouvelle structure.
Univent, c’est une nouvelle aventure qui a commencé il y a presque 3 ans. Le groupe Canal+ a toujours été la chaîne de la boxe par excellence. Mon père et mon oncle ont initié la boxe sur Canal dès 1984, avec un championnat du monde retransmis en 1984, c’est mon oncle Louis qui était sur le ring. En 2009, Canal+ a arrêté ses retransmissions boxe avant de re-signer avec moi en début d’année 2016.
Il y a eu passage de flambeau entre mon père et moi dans les années 2005, quand j’ai commencé à prendre les responsabilités de l’activité familiale. J’ai initié un concept, toujours sous l’ère Canal+, qui s’appelait « Le grand tournoi ». Une fois, par mois, au Cirque d’hiver à Paris, nous rassemblions les meilleurs boxeurs français. C’est à partir de là que j’ai commencé à apporter ma pierre à l’édifice avec un nouveau modèle d’organisation.
A l’arrêt de votre contrat avec Canal+, qu’avez vous-fait ?
J’ai travaillé avec Direct 8 (aujourd’hui C8) jusqu’en 2012. C’était le début de mes relations avec Thierry Cheleman (aujourd’hui patron de sports de Canal+). J’ai aussi travaillé avec Kombat Sport et beIN mais c’était des coups ponctuels, il n’y avait pas de contrat. Ce n’était pas une période simple car faire mon travail de promoteur de boxe sans avoir de contrat avec une télévision sur le long terme, sans visibilité, c’est difficile de construire et d’accompagner des carrière de boxeurs. C’est beaucoup plus viable avec Canal, depuis 2016.
Quel est la nature du contrat ?
Nous devons organiser trois galas par an. Il y a eu le premier en mars, au Palais des sports de Marseille. On en aura un autre dans les trois ou quatre prochains moins et un dernier en fin d’année.
Sans le soutien d’un gros diffuseur, c’est impossible d’organiser un beau gala ?
Je ne dirai pas impossible car mon rôle est de trouver des solutions. J’ai passé une période sans Canal et cela ne m’a pas empêché de continuer et d’être bienveillant pour la carrière de mes boxeurs. Mais c’est certain que sans un diffuseur, il est difficile de promouvoir des soirées. Pour l’aspect exposition et aussi l’aspect financier. Nous avons la chance d’avoir un sport qui est redevenu populaire, attrayant, qui touche toutes les classes sociales. L’équipe de France aux JO 2016 a apporté un souffle complémentaire à notre discipline. Il y a d’autres promoteurs et d’autres chaînes qui diffusent de la boxe, c’est très positif pour la suite.
Marseille n’était pas un choix anodin…
Oui, il y avait plusieurs sens. Marseille a été une terre de boxe pendant des années. En 2002, Jean-Marc Mormeck avait combattu ici pour un championnat du monde, dans la même catégorie et pour la même fédération. Cela avait du sens. Arsen Goulamirian est aussi d’origine arménienne et on sait que Marseille compte parmi sa population la plus communauté arménienne de France.
Vous êtes content de la billetterie ?
Dix ans après notre dernier gala, en 2007, il fallait donner envie au public de revenir. Je suis assez satisfait car la salle était pleine (un peu plus de 5 000 personnes) et Arsen n’était pas très connu du public. C’est une satisfaction parce que je me dis que si on doit revenir prochainement, les gens voudront revoir un beau spectacle et Arsen Goulamirian défendre sa ceinture.
Arsen Goulamirian, nous l’avions vu combattre au Cirque d’hiver il y a quelques années, il est monté en puissance. Des marques vous ont approché après sa victoire ?
Oui, il faut structurer sa carrière sur le plan sportif et sur le plan de la communication. Des marques s’intéressaient déjà à lui et quand elles voient ses performances, c’est encore plus fort. Arsen est un grand champion sur et en dehors du ring. Il véhicule toutes les valeurs du noble art: persévérance, respect, abnégation… Humainement, il a de grandes qualités. Dans le futur proche, des marques voudront accompagner sa carrière.