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Boxe – Arsen Goulamirian : « On m’empêche de combattre »

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Sans visa pour entrer sur le sol américain, Arsen Goulamirian est dans l’attente. Le champion du monde WBA des lourds-légers ne peut pas défendre son titre et tente d’alerter les autorités françaises depuis plusieurs mois.

Le 28 décembre 2019, au Palais des sports de Marseille, Arsen Goulamirian avait une nouvelle fois défendu victorieusement son titre de champion du monde. Sa 26ème victoire consécutive chez les professionnels (0 défaite). Depuis, rien. Joint par téléphone, le Toulousain garde sa motivation mais il est remonté : « Aller sur le ring et boxer, c’est tout ce que je veux. Je suis champion du monde, il faut défendre cette ceinture et encore faire sa place. Le consulat américain ne nous fait aucun retour concernant ma demande de visa, je n’ai aucune explication. Je ne comprends pas. » Goulamirian a pourtant besoin de ce sésame pour rejoindre son camp d’entrainement à Big Bear, en Californie. Là-bas, son coach Abel Sanchez l’attend depuis des mois. C’est sous ses ordres qu’il a décroché sa première ceinture en 2018. Une collaboration qui coûte de l’argent. « Tous les mois, c’est 1 600 dollars, que je sois là-bas ou non, c’est comme ça. Abel aussi a été impacté par le Covid », précise Goulamirian.

Une rencontre avec la ministre des sports Roxana Maracineanu a bien eu lieu. Un courrier officiel a été envoyé, les justificatifs des contrats et des frais engagés aussi mais rien n’y fait. « Notre première demande remonte à juin 2020. Depuis, le consulat repousse à chaque fois nos dates de rendez-vous. Mon adversaire russe s’entraîne déjà aux Etats-Unis. Qu’est-ce que je dois faire, supplier ? Changer de sport, faire du football ? Changer de nationalité ? », s’interroge le boxeur qui ne voit pas le bout du tunnel. La situation n’est pas sans rappeler celle d’un autre combattant français, Nordine Oubaali, qui avait dû passer par le Mexique pour obtenir son visa. L’histoire s’était mal terminée avec une défaite le 29 mai dernier et la perte de son titre de champion du monde. Arsen Goulamirian s’en souvient : « Le pauvre, Nordine. On en a parlé. Il était dégouté. Ce n’est pas forcément à cause de cela qu’il a perdu mais il n’était pas bien psychologiquement, ce ne sont pas de bonnes conditions pour se préparer. »

Un impact sportif et financier

Ces problèmes administratifs s’inscrivent dans un contexte compliqué pour les boxeurs, qui ont été privé de leur activité pendant une année. Malgré sa ceinture de champion et sa notoriété, tout n’est pas rose pour le Français d’origine arménienne. Avec la crise, certains sponsors l’ont lâché : « Derichebourg a cessé son partenariat en septembre 2020. Une autre entreprise a arrêté à cause du Covid. J’ai investi un peu partout, dans l’immobilier par exemple. Récemment, je n’arrivais pas à payer les gars, tous les matins j’allais faire de la maçonnerie. »

Les combats de boxe pro ont repris en France mais, détenteur du titre de la WBA, une des grandes fédérations internationales, Goulamirian ne fait pas ce qu’il veut : « Sans titre de champion, j’aurai pu faire un petit combat de reprise en France. Aujourd’hui je dois défendre ma ceinture et c’est aux Etats-Unis que cela doit se passer. Si ma situation ne s’arrange pas, on va essayer de faire le combat en France. Le camp de mon challenger, Aleksei Egorov, serait prêt à venir ici ». Le temps presse même si à 34 ans, Arsen Goulamirian ne se voit pas raccrocher tout de suite. « Je ne me vois pas arrêté. J’ai la gnaque, je suis en forme, je suis bien. Je n’ai pas beaucoup subi au cours de ma carrière, je n’ai pas pris de gros coups », comme l’attestent ses 70% de victoire avant la limite. Il ne lui manque plus qu’un coup de tampon pour continuer à écrire l’histoire de la boxe.

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